Alternative n L'accord reste toujours négociable, ce qui revient à dire que notre pays pourra demander la révision des articles qu'il jugera en sa défaveur. L'accord d'association offre plus de chances que de risques aux entreprises algériennes pour se développer. Telle est la conviction de l'ex-ministre allemand délégué à l'Economie, Klaus Bünger. Selon lui, la situation économique de l'Algérie est de loin meilleure que celle de beaucoup de pays qui ont ratifié de tels accords avec l'Union européenne et qui n'ont pas tardé à en récolter les fruits. Pour autant, cela ne signifie pas que l'accord d'association paraphé par notre pays sera couronné inévitablement de succès, car, selon lui, «les structures de ces pays sont différentes de celles de l'Algérie, ce qui rend toute comparaison boiteuse». «Toutes les prévisions qui ont été faites dans ces pays se sont avérées fausses, d'aucuns s'attendaient à l'effondrement des économies locales, ce qui n'a pas été le cas en fin de compte», poursuivra-t-il. Cet optimisme est partagé par les autorités du pays qui ne semblent nullement inquiétées par la «sonnette d'alarme» tirée par les opérateurs économiques nationaux. Selon les responsables de la Commission nationale de suivi de la mise en œuvre de l'accord, on ne peut pas parler de ses retombées négatives dix mois à peine après son entrée en vigueur. De même, cet accord «n'est pas scellé, il peut donc faire l'objet de rectifications». Mieux encore, «il nous a accordé bien des avantages, à nous de nous organiser pour pouvoir les exploiter», fait remarquer le président de la commission, M. Hadjem tout en reconnaissant que la mise en application de l'accord engendrera «quelques difficultés». Et d'ajouter : «Cet accord a été conclu à un moment donné, il ne faut pas oublier cela.» Une manière comme une autre d'admettre que notre pays n'était pas en mesure de dicter sa loi à l'Union européenne au moment de la conclusion de l'accord en raison de sa situation financière peu reluisante à l'époque. De son côté, M. Djellab, cadre au ministère du Commerce, pense que l'accord protège les entreprises nationales contre la concurrence déloyale et leur accorde bien des avantages. De plus, «on peut toujours demander la révision des articles qui s'avèrent en notre défaveur à l'occasion des clauses de rendez-vous prévues par l'accord».