La délégation du mouvement citoyen était hier en concertation à Alger. Un mois après son installation, le chef du gouvernement cherche à trouver un créneau pour une rencontre au sommet avec le mouvement citoyen de Kabylie. Selon une source gouvernementale, Abdelaziz Belkhadem a instruit ses services dans le sens de la tenue «d'un comité» de suivi, qui soit l'instance habilitée à discuter et à prendre des décisions politiques et qui réunit autour de la même table la délégation du mouvement citoyen et celle représentant l'Etat conduite par le chef du gouvernement. C'est une réelle avancée après les deux comités exécutifs tenus sous son règne et qui témoignent de la relance du processus de dialogue entamé il y plus d'un an et demi avec l'ancien chef du gouvernement Ahmed Ouyahia conformément aux orientations du président de la République. Ça sera la première rencontre du genre qui abordera les questions laissées en suspens faute de consensus entre les deux parties. Il s'agit autant sur le fond que sur la forme de l'officialisation de la langue amazighe ainsi que la question de l'allocation de chômage et sur la forme de la rédaction du document final non achevée. Des questions éminemment politiques qui font de cette rencontre au sommet un rendez-vous assez périlleux pour les deux parties. Si les archs ont estimé que «le changement apporté à la tête de la chefferie du gouvernement n'altérera pas le processus du dialogue», ce qui est apparemment le cas, ce qui reste par contre floue ou inconnue est «la touche personnelle» du nouveau chef de l'Exécutif. C'est en fait là où réside l'appréhension. Partant il est loisible de s'interroger si le chef du gouvernement va tendre la perche comme l'avait fait son prédécesseur ou au contraire il va jouer la carte de la franchise? Toujours est-il que face aux échéances futures, le chef du gouvernement a besoin de l'adhésion la plus large possible des citoyens et organisations. Ce qui laisse croire que le comité de suivi, qui sera convoqué incessamment, s'inscrit dans cette logique de reprise du processus de dialogue portant mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Si le chef du gouvernement n'a pas trop abordé le sujet depuis son installation, les archs par contre n'ont pas cessé de le faire, clarifiant chaque jour leur position. La dernière déclaration de la Cicr de Béjaïa reste illustrative à ce titre, «le mouvement citoyen doit s'adapter à l'évolution de la situation politique du pays», écrit-on. En un mot, les archs se disent prêts pour aller de l'avant. En attendant, la délégation du mouvement citoyen était hier en concertation à Alger avant de se retrouver aujourd'hui avec les représentants de l'Etat dans un comité exécutif, qui sera le troisième du genre depuis l'arrivée de Belkhadem à la tête du gouvernement. Ce jeudi, les archs tiendront un conclave interwilayas à Béjaïa d'où sortiront de nouvelles orientations car ils aborderont l'évaluation du processus de dialogue et des perspectives sur lesquelles il s'agira de projeter le mouvement des archs.