La polémique ouverte par la mise en garde du secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi, contre les tentatives des lobbies sionistes qui ne désarment pas pour contraindre la Tunisie à la normalisation avec l'entité sioniste à l'instar du Makhzen, «en vue d'assiéger l'Algérie» n'a pas fini de faire des vagues, alors même que le ministère de l'Intérieur tunisien a alerté, hier, sur une nouvelle tentative d'assassinat du président Kaïs Saïed. Lors d'un point de presse organisé, hier, à son siège, il a indiqué que le chef de l'Etat tunisien «est visé par de sérieuses menaces» pour lesquelles des investigations sont en cours, ajoutant qu'il s'agit d'une atteinte à la sûreté de l'Etat tunisien. «La situation appelle à la plus grande vigilance», a estimé le ministère qui a pris «les dispositions nécessaires». «Les plans découverts ont dépassé le stade de la planification et les menaces visent la sûreté générale en Tunisie, le chef de l'Etat, ainsi que l'institution de la Présidence», a ainsi précisé la porte-parole de l'institution, Fadhila Khlifi. Dans ce contexte, les propos du secrétiare général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, dans le cadre d'une conférence de l'organisation syndicale à Kairouan, revêtent une importance accrue. Dans son allocution d'ouverture, il avait alerté sur «les pages des réseaux sociaux animées par des bots électroniques du lobby sioniste et du renseignement» qui obéissent à des «intérêts géopolitiques liés aux axes régionaux» dont la Tunisie est partie intégrante. Cette propagande martèle l'exigence d'une normalisation entre la Tunisie et l'entité sioniste, comme cela a été le cas du royaume marocain dont on voit à quel niveau de courbature il est désormais astreint. Certains sites sionistes pointent la politique intransigeante de l'Algérie qui, disent-ils, s'emploie à «entraver la normalisation des relations entre la Tunisie et l'entité occupante» des territoires palestiniens. Cette politique serait à la source d'une inquiétude de l'entité sioniste qui cherche à élargir à d'autres pays arabes, dont la Tunisie, le processus de normalisation sans pour autant renoncer à envahir l'ensemble des territoires palestiniens occupés depuis 1967, au mépris de la légalité internationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU. Le démenti est d'autant plus ferme qu'il intervient au moment où l'Etat sioniste participe aux exercices militaires des Etats-Unis (Manoeuvres Africain Lion 2022 sous le patronage de l'Africom) dans le royaume marocain, au Ghana, au Sénégal et en Tunisie, avec un certain nombre de pays (Allemagne, Azerbaïdjan, Bénin, Côte d'Ivoire, de Djibouti, France, Gabon, Liberia, Libye, Niger, Pakistan, Pologne, Togo, Qatar, et Union Africaine) et l'entité sioniste, en tant que membres et observateurs au sein de l'Otan. Ces exercices qui mobilisent plus de 7500 militaires des pays précités voient la Tunisie participer comme les années précédentes, souligne encore le ministère qui rappelle que la Tunisie abrite des centres d'entraînement militaire conjoint avec les Etats-Unis. Et de souligner pour dissiper toute équivoque qu'il s'agit, bel et bien, d'exercices «tuniso-américains exclusivement», le bataillon tunisien étant d' «un nombre limité».