La sécurité hydrique est au centre des priorités du président de la République. Après l'été catastrophique vécu l'an dernier, Abdelmadjid Tebboune a complètement changé la stratégie de l'Algérie en la matière. C'est ainsi qu'il a décidé de se passer des eaux de surface au profit des ressources non conventionnelles, à l'instar du dessalement de l'eau de mer. Il a confié cette mission «commando» à un homme de terrain, en l'occurrence Karim Hasni, l'actuel ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique. Sous sa houlette, plusieurs stations de dessalement ont été mises en marche, d'autres devraient l'être très prochainement alors que les travaux des cinq «méga-stations» se poursuivent. L'une d'elles est celle de cap Blanc, dans la commune d'Aïn El Kerma à Oran. Le président Tebboune, a procédé, jeudi dernier, au cours de sa visite d'inspection et de travail dans la wilaya d'Oran, à la pose de la première pierre du projet. Il s'agit là d'un projet important qui devrait étancher la soif des habitants de l'Ouest en général et des Oranais en particulier. Comme pour les quatre autres stations de la même envergure, elle devrait permettre d'assurer la sécurité hydrique des Algériens, même en cas de sécheresse pour revenir à une alimentation H24 en AEP. En attendant leur livraison, le premier magistrat du pays a rassuré les citoyens quant à l'approvisionnement en eau potable durant l'été. Tebboune a demandé à ce qu'il soit «régulier». Il a ainsi envoyé un avertissement aux responsables du secteur à travers tout le pays. «Il est formellement interdit de couper l'eau durant deux jours successifs», a-t-il mis en garde. Le président Tebboune a estimé qu'il était du devoir des autorités concernées de respecter leurs engagements vis-à-vis du citoyen en ce qui concerne les programmes d'alimentation en eau potable. «Le citoyen n'exige pas des miracles. Dans les cas externes, il est préférable d'assurer un approvisionnement d'eau durant deux ou trois heures par jour plutôt que de la couper pour une longue période», a-t-il soutenu. Il a également recommandé l'utilisation de l'eau dessalée pour satisfaire les besoins des consommateurs et celle provenant des nappes et des barrages pour l'irrigation agricole. «L'eau dessalée peut être utilisée pour les besoins du secteur agricole en cas d'urgence et pour une durée limitée, en raison des coûts élevés de sa production», a-t-il souligné. Des recommandations claires, mais surtout en adéquation avec la réalité. Car, même si les choses ne sont pas encore parfaites, dans un pays frappé par la sécheresse depuis 4 ans, l'alimentation en eau potable s'est nettement améliorée par rapport à l'an dernier. On n'est plus avec les beaux discours des ex-responsables du secteur alors que sur le terrain la réalité était tout autre. Des coupures de plus de dix jours ont fait sortir les citoyens dans la rue. Aujourd'hui, il y a des manquements certes, mais l'eau coule régulièrement dans les robinets. Le président Tebboune ne semble pas s'être trompé en confiant les rênes du secteur à Hasni qui devra «conjuguer» cette confiance en menant à bien les stations de dessalement dans les délais impartis. Ainsi, celle de cap Blanc doit être livrée dans 28 mois.