Le Maroc ne veut pas le bien de l'union africaine (UA), il ne ménage aucun efforts pour monter des complots ourdis pour faire exploser ce regroupement régional ». C'est ainsi qu'a commenté le président de la RASD, vendredi dernier, à Aghouinit (sud du Sahara-Occidental), les dernières sorties en campagne du gouvernement marocain à travers certains pays africains en perspective du prochain sommet de l'UA, prévu le 1er juillet en Gambie. Mohamed Abdelaziz, qui s'exprimait, à l'occasion du 30e anniversaire de la journée des martyrs, coïncidant avec la date de l'assassinat au combat en Mauritanie du héros et fondateur du Front Polisario, El Ouali Moustapha Sayed, dénonce avec la plus grande fermeté cette « politique » qui vise à isoler la RASD. Le SG du Front Polisario rappelle, dans ce registre, au roi du Maroc que la RASD est l'un des membres fondateur de l'UA et que le royaume n'est même pas membre de cette organisation. Abdelaziz pose comme condition au Maroc s'il veut réintégrer l'UA, de se plier à sa charte. Il est allé même à conditionner la stabilité de l'Union du Maghreb arabe (UMA) par le respect de l'indépendance de la RASD. « Il viendra le jour, a-t-il dit, où nous bâtirons l'UMA souhaitée, celle qui respectera la souveraineté des peuples, notamment celle du peuple sahraoui ». Mais, a-t-il insisté, « cela ne pourra se réaliser qu'après l'indépendance du Sahara-Occidental ». La RASD se construit peu à peu pour exercer sa souveraineté dans ses territoires libérés. M. Abdelaziz a procédé jeudi dernier, à Aghouinit-ville qui n'a jamais été occupée par le Maroc - à l'inauguration de plusieurs infrastructures dont un hôpital, une station d'eau potable et a posé la première pierres pour la construction d'une école et des logements. Pour le SG du Front Polisario, c'est là la consécration de la république sahraouie. Cet événement a été rehaussé d'une grande parade militaire dans la 7e région militaire qui constitue la colonne vertébrale de l'armée de la RASD. Ce qui est interprété comme une réponse directe à la parade militaire qu'a organisée dernièrement Mohamed VI dans les territoires occupés du Sahara-Occidental. Cela même si pour M. Abdelaziz « ces festivités ont été organisées pour lancer un message de paix et de vie ». Lors d'un colloque des communautés sahraouies du Sud, présidé par Mohammed Abdelaziz, ce dernier a exhorté la communauté sahraouie à l'étranger à se mobiliser autour de la question sahraouie et à intensifier la cadence de l'Intifada dans les villes occupées du Sahara-Occidental pour la réalisation des objectifs nationaux. « C'est notre nouvelle stratégie de lutte », a-t-il dit, en renouvelant son serment aux martyrs tombés pour la liberté et l'indépendance du peuple sahraoui sur sa terre. « Malgré notre respect pour tous les accords du cessez-le-feu, la lutte ne s'arrêtera pas et la résistance a pris une nouvelle forme », a-t-il insisté. M. Abdelaziz a exprimé la détermination du peuple sahraoui à continuer la lutte pour son indépendance. Le peuple sahraoui, a-t-il dit, « est sur la même détermination et la même volonté pour le sacrifice suprême pour l'indépendance nationale ». Non sans omettre de réitérer son rejet du projet d'autonomie marocain. « Nous disons au Maroc et à l'opinion publique internationale que tous ce qui se trame comme complot et projet d'autonomie que nous rejetons avec force n'a pour objectif que la remise en cause de nos droits légitimes », a-t-il estimé. Abdelaziz n'a pas aussi écarté la reprise des armes si le conflit reste sans issue. Cette option est appuyée d'ailleurs par le commandant de la 7e région militaire qui, déclare que l'armée n'attend que « le feu vert » des hauts responsables de la RASD pour reprendre les armes. Plusieurs intervenants au colloque ont souligné « l'impératif de reprendre les armes, si la communauté internationale continue à essuyer des échecs dans ses efforts de décoloniser des territoires, comme c'est le cas aujourd'hui au Sahara-Occidental ». M. Abdelaziz déclare enfin soutenir les prisonniers politiques qui sont en grève de le faim dans les prisons des territoires occupés.