Le rein artificiel à travers les centres d'hémodialyse implantés sur le territoire national coûte des milliards par année. La transplantation rénale demeure l'ultime solution, mais elle se heurte toujours au problème du manque de donneurs. Une délégation composée de trois professeurs français spécialistes dans le domaine séjourne depuis hier à Alger afin d'esquisser avec la partie algérienne les grands traits d'une coopération scientifique de longue durée entre différentes institutions universitaires des deux pays. En fait, le professeur Alain Leduc, chef de services d'urologie et de transplantation rénale et doyen de la faculté de médecine de Saint-Louis à Paris, ainsi que MM.François Desgranchamps et Eric Thexvet, tous deux professeurs au même CHU, sont là pour participer à la mise en place d'un institut de transplantation rénale à l'université de Blida. Sur invitation du ministre de l'Enseignement supérieur, M.Ammar Sakhri, les trois professeurs de renommée mondiale devront faire profiter les spécialistes algériens de leur expérience. La population des insuffisants rénaux ne cesse d'augmenter en Algérie. En revanche, les difficultés rencontrées tant pour l'acquisition des stations d'hémodialyse que pour leur entretien incitent à plus de moyens pour la mise en place de centres de recherche et de développement de la transplantation. Les coûts sont presque pareils, mais la différence c'est que contrairement aux reins artificiels, la transplantation est une solution définitive aussi bien pour le malade que pour les caisses de l'Etat. Hormis l'aspect financier, les quelques expériences de greffe de rein effectuées en Algérie mériteraient, selon des spécialistes, un encouragement dans la mesure où elles ont été un succès. Rares sont ceux qui, transplantés en Algérie, ont fait un rejet. Par ailleurs, le flux des insuffisants rénaux sur les centres d'hémodialyse notamment au CHU de Mustapha, a influé négativement sur le rendement de ces centres. Un institut de transplantation rénale devra permettre aux spécialistes algériens de se mettre à jour par rapport au développement que connaît la médecine, particulièrement la transplantation qui a enregistré des découvertes extraordinaires allant de simples greffes jusqu'aux greffes à distance. En outre, un tel institut évitera au pays de perdre plus d'universitaires qui, pour la plupart, fuient l'Algérie pour manque de moyen, dans l'espoir de développer leurs connaissances scientifiques, dans de meilleures conditions.