Le président français revient à la charge. Emmanuel Macron tente une fois encore un rapprochement entre l'Algérie et la France. Mettant à profit la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté, Emmanuel Macron a appelé, dans une lettre adressée au président de la République Abdelmadjid Tebboune, à un « renforcement des liens». Des liens que le président français estime de «déjà très fort». Un rapprochement recherché à tout prix. Un concept devenu, ces derniers temps, en vogue dans le lexique des Français. Reçu en audience par le président de la Commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté nationale à l'étranger, Omar Dadi Adoune, le président du Groupe d'amitié France-Algérie au Sénat français, Rachid Temal, a souligné «la nécessité de lever tous les obstacles qui entravent le rapprochement et la coopération entre les deux pays». Auparavant, l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, a réaffirmé la volonté du président français, Emmanuel Macron, de poursuivre le travail qu'il avait entamé avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour lever tous les obstacles et entraves au rapprochement et à la coopération entre les deux pays. Une volonté de rapprochement exprimée, le mois dernier, par les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, lors d'un échange téléphonique. «Au cours de cette communication, ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à oeuvrer pour leur approfondissement, notamment au regard du rapprochement de vues entre les deux présidents et leur grande convergence à hisser ces relations à un niveau d'excellence, particulièrement après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat», a indiqué le communiqué de la présidence de la République. Sur un autre plan, le communiqué de l'Elysée souligne que le président français a réitéré «son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français». Des propos relevant de la volonté et la détermination d'Emmanuel Macron à poursuivre le processus de reconnaissance des crimes coloniaux qu'a vécus l'Algérie à l'époque coloniale. Un engagement qui sera difficile à tenir. Le paysage politique a changé depuis les législatives de juin dernier. L'extrême droite, ouvertement nostalgique de l'Algérie française, ne veut pas lâcher du lest au Parlement. En témoigne la dernière sortie teintée d'une nostalgie de l'époque coloniale française en Algérie du doyen de l'Assemblée nationale, José Gonzalez, un pied-noir élu du Rassemblement National. Si la réhabilitation du passé colonial de la France en Algérie est un des étendards de l'extrême droite en France, les applaudissements nourris des députés des autres partis témoignent toutefois, a minima, d'une approbation du discours de l'élu du RN. Une petite musique qui pourrait compliquer la tâche des Exécutifs des deux pays. D'autant que le communiqué de l'Elysée révèle qu'une «gerbe sera aussi déposée en son nom mardi (hier, Ndlr) au Mémorial National de la Guerre d'Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris en hommage aux victimes du massacre d'Européens à Oran, le jour même de l'indépendance, le 5 juillet 1962». Une symbolique loin de plaire même si les relations entre Alger et Paris se sont progressivement réchauffées ces derniers mois.