La cote d'alerte a été atteinte par la branche mécanique qui totalise, à elle seule, un découvert de 41 milliards de dinars. Le bilan annuel sur l'industrie publique a failli être complètement noir, n'était l'industrie chimie pharmacie qui a permis de sauver la face. La production industrielle du secteur public a enregistré une baisse de 1,1% durant les neuf premiers mois de l'année 2001 par rapport à la même période de l'année 2000, selon un bilan du ministère de l'Industrie et de la Restructuration. Des chiffres qui coupent le souffle des experts, alors que l'accord d'association Algérie-EU ne cesse de susciter des réflexions sur la nécessité de la mise à niveau des entreprises industrielles menacées de disparaître sous l'effet ravageur de la concurrence étrangère. En effet, sur les huit branches que compte le secteur, quatre ont connu une hausse de leur production. Il s'agit de la mécanique-métalique avec 27,2%, éléctrique-éléctronique avec 10,4%, sidérurgie-métallurgie avec 8,4% et chimie-pharmacie avec 3,5%. Les branches qui ont réalisé les plus fortes baisses de production sont les industries agroalimentaires et celles des textiles et cuirs avec respectivement -13,3% et 17,4%. Pour la branche de l'agroalimentaire, la situation ne présente pas d'inquiétude particulière dans la mesure où la baisse de sa production a été compensée par un secteur privé émergent. Concernant la branche des textiles et cuirs, la production est marquée par une chute depuis plusieurs années due à un manque de volonté réelle de prendre en charge le secteur qui, auparavant, était le fleuron de l'industrie au Maghreb. Des contraintes, tant internes qu'externes aux entreprises, risquent de compromettre à terme l'avenir de certaines activités de la branche. La suppression de la valeur administrée sur la production textile n'a pas été suivie d'une mise en place d'un programme pouvant garantir la pérennité des unités de production. Par ailleurs, le manque de mesures d'envergure permettant la régulation efficace du marché parallèle ainsi que celui de la «friperie», qui a inondé le marché au détriment du secteur producteur, a fini par précipiter la faillite du secteur. Sur le plan financier, si des entreprises continuent à enregistrer des découverts bancaires estimés globalement à 50 milliards de dinars, d'autres ont pu réaliser des excédents de trésorerie. Le découvert bancaire est concentré essentiellement sur les industries lourdes et à un degré moindre les textiles et cuirs. La cote d'alerte a été atteinte, selon le bilan, par la branche mécanique qui totalise, à elle seule, un découvert de 41 milliards de dinars. Les exportations, pour leur part, ont connu une progression de 13% durant la même période avec un montant de 11 milliards de dinars. Au niveau de l'emploi, les effectifs du secteur qui s'élèvent à 192.343 salariés à fin septembre sont restés «relativement stables» avec une perte de 2.606 postes.