Les serpents de la célèbre place publique de Jamaa Alfna, proche du Palais royal ne dansent plus il n'y a plus que les diseuses de bonne aventure dont les prédictions attendues comme un oracle qui font recette. Le Maroc vit en effet des moments difficiles et bien malin celui qui pourrait annoncer le moindre rayon de soleil dans le beau ciel de Marrakech. Un cliché qui reflète l'état de délabrement dans lequel a sombré le royaume depuis que son roi a décidé de faire preuve d'un bellicisme notoire vis- à- vis de l'Algérie voisine, de normaliser ses relations avec l'entité sioniste et trahir la cause palestinienne, faire fi de la légalité internationale en voulant coûte que coûte faire du Sahara occidental un territoire marocain, la dernière colonie d'Afrique... Tout cela au détriment des intérêts, du bien- être de son peuple dont il a probablement hypothéqué l'avenir pour des générations tout en le mettant de surcroît sous une chape de plomb. Avec comme prétexte l'état d'urgence sanitaire. Une bride qui ne l'a pas empêché de battre le pavé depuis quelques mois déjà. Le peuple marocain a laissé exploser sa colère. Les populations de plusieurs villes du royaume se sont soulevées contre la hausse des prix aggravant leurs souffrances, notamment après l'abandon par l'Etat de la politique de subvention. Plusieurs villes marocaines ont également connu des protestations contre les pénuries d'eau, conséquence de la sécheresse, notamment mais aussi de la mauvaise gestion des autorités, ce qui a aggravé la crise économique actuelle dans le pays. Une grogne qui s'est étendue aux graves violations des droits fondamentaux, en particulier le droit d'association. Une vingtaine d'organisations marocaines de défense des droits de l'homme ont récemment organisé une manifestation devant le siège du Parlement, dénonçant le refus des autorités d'autoriser le parti «Nahj democrati» (Voie démocratique) d'organiser son congrès dans un espace public, ont rapporté des sources dignes de foi. Des revendications socio-économiques et politiques rythmées par de régulières et persistantes manifestations contre la normalisation des relations avec l'Etat sioniste qui réprime, assassine les Palestiniens de façon quotidienne. Un dérapage du Makhzen qui a de facto livré la terre sacrée de Palestine à l'entité sioniste barbare pour des intérêts bassement étroits. En s'alliant avec Tel Aviv avec qui il a signé des accords militaires de surcroît Rabat n'a pour autre objectif que de déstabiliser l'Algérie. Ce que le peuple marocain ne lui pardonnera jamais. Le royaume aurait eu tout à gagner avec ce pays pivot de la région qui affiche des performances remarquables (excédent commercial, augmentation des réserves de change...) au moment où le Maroc endetté jusqu'au cou, plus de 80 milliards de dollars tombe entre les fourches Caudines du Fonds monétaire international et que les pays développés traversent une crise économique sans précédent. Une situation qui va aggraver le quotidien déjà peu enviable des Marocains. Il faut noter que le Maroc est le pays le plus inégalitaire d'Afrique du Nord, notamment dans les domaines de la santé, de l'Education nationale et du marché du travail. L'annulation de la fête des festivités de la fête du Trône par le roi Mohammed VI dont la maladie est un secret de Polichinelle a rajouté une couche d'inquiétude quant à des lendemains qui s'annonçaient déjà incertains. «L'autoritarisme marocain fait face à une forte colère des classes sociales (moyenne et pauvre) qui ont été touchées par la hausse des prix et les effets de la pandémie de Covid-19», a déclaré, le journaliste marocain Abdellatif Hammamouchi. Et pour ne rien arranger, le Maroc vient de voir son image un peu plus égratigner sur le plan international. Le royaume s'est en effet vu retirer l'African Lion par Washington, un de ses alliés historiques. Un tremplin, un outil diplomatique pour imposer son agenda politique. Les Américains l'ont fait sans états d'âme. Le Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom) est en train d'explorer d'autres lieux que le Maroc pour organiser les manoeuvres «African lion», avait assuré, mardi, le général Stephen J. Townsend, commandant en chef de ce Commandement. Une torpille pour une diplomatie marocaine qui a déjà sombré...Un calvaire pour un roi dont le trône vacille.