Certains secteurs de l'économie souffrent d'un manque de personnel spécialisé. Une aubaine pour la main-d'oeuvre chinoise estimée à 45% de se tailler la part du lion dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Après sa déferlante sur le marché mondial du textile, les Chinois se placent sur celui du bâtiment et des travaux publics. L'Algérie avec ses mégaprojets, dont la construction de l'autoroute Est-Ouest et celui d'un million de logements d'ici à l'horizon 2009, fait appel à la main-d'oeuvre étrangère, vu le déficit avéré en personnel qualifié dans les secteurs du bâtiment et des hydrocarbures. Le nombre de travailleurs étrangers présents sur notre sol est estimé à 18.191 et répond aux impératifs entrant dans le cadre de l'application du programme économique initié par le président de la République. Sur une population active qui s'élève à 9.500.000, la présence étrangère demeure insignifiante puisqu'elle ne s'élève qu'à 2%. Selon M.Saïd Anane, directeur général de l'emploi au ministère de la Solidarité, la main-d'oeuvre étrangère présente dans les secteurs-clés de l'économie algérienne se répartit comme suit: 51% dans les métiers du bâtiment, 45% dans l'industrie des hydrocarbures et une infime partie dans le secteur agricole et celui des services. L'immigration légale est régie selon les dispositifs du décret présidentiel de 2003 et de la loi 81-10 qui réglemente le travail des étrangers en Algérie. Comme tous les pays qui connaissent une forte croissance, celle de l'Algérie étant estimée à 5%, il est fait appel à une main-d'oeuvre étrangère qui a pour rôle de combler les qualifications jugées insuffisantes sur notre sol. La priorité est néanmoins accordée aux nationaux, comme cela se pratique partout ailleurs dans le monde. Les travailleurs étrangers établis de manière régulière dans notre pays bénéficient des mêmes avantages en matière de couverture sociale et des relations de travail qui lient l'employé à l'employeur, régies par la loi 90-11. En outre, le législateur a prévu des dispositions à la dérogation quant à leur éventuelle conversion à d'autres secteurs d'activité, selon la disponibilité des employeurs. Le pourcentage des cadres supérieurs est de 23%, celui des ouvriers hautement qualifiés de 25%. Quant au personnel non qualifié, il ne représente que 2,5%. A la fin de leur contrat, les travailleurs étrangers sont rapatriés dans leur pays d'origine. Ce nouveau contexte économique constitue une revanche idéale pour un pays comme l'Algérie, longtemps absente de la scène internationale, réputée pour sa violence et dont la destination n'était pas recommandée, pour ne pas dire interdite. Un petit miracle que l'on n'attendait plus du côté de l'autre rive de la Méditerranée, encore moins du côté du pays des Dragons. La destination Algérie n'est pas le fait du hasard. Elle a un cheminement, une trajectoire due aux aléas du monde politique d'aujourd'hui. Les conflits armés dans les régions stratégiques de la planète ont entraîné une flambée des cours du baril de pétrole et quelques milliards de dollars dans l'escarcelle de la Maison Algérie. Tout pour devenir une destination paradisiaque pour un pays mis au ban du concert des nations il n'y a pas si longtemps.