La population d'origine africaine est de plus en plus tentée par cette aventure. Des centaines de jeunes Algériens tentent, chaque jour de fuir coûte que coûte le territoire national. Au péril de leur vie, sur des embarcations de fortune, ils défient la Méditerranée. Un voyage pour la mort. Paradoxe des paradoxes. C'est à ce moment précis que nos voisins subsahariens se ruent vers les frontières algériennes. Ils frappent aux portes d'un marché du travail en pleine embellie depuis quelques années. La bonne santé financière de l'Algérie a permis de lancer un projet de développement économique d'envergure qui ne manque pas d'ambition. Les secteurs du Bâtiment et des Travaux publics forment à eux deux le fer de lance de cette relance économique. Une aubaine pour les immigrants subsahariens. 32.000 travailleurs étrangers légalement établis sur le territoire national ont été recensés par l'Agence nationale de l'emploi entre l'année 2006 et l'année 2007. Cela pour les chiffres officiels. Selon certaines sources, quelque 30.000 personnes d'origine africaine (Niger, Mali, Nigeria, Cameroun, Ghana...) sont tentées par le nouvel eldorado africain. Tandis que les services de l'ONU avancent le chiffre de 250.000 immigrés en Algérie pour l'année 2005. La réalisation des deux mégaprojets, l'autoroute Est-Ouest ainsi que le million de logements nécessite de la main-d'oeuvre. La main-d'oeuvre africaine ne rechigne pas à l'ouvrage. Elle est surtout bon marché. La majorité des projets de construction de logements dans certaines wilayas du Sud (Djanet, Tamanrasset...) ont été réalisés par elle. On la retrouve aussi dans le secteur agricole. Les Nigériens ont acquis une solide réputation dans ce domaine. Ils maîtrisent l'art du jardinage et de l'irrigation traditionnelle de façon magistrale. Ils sont employés pour une bouchée de pain. La sécheresse ayant fait des ravages dans leurs pays. Leur destination favorite: la ville et l'oasis de Djanet. D'origine targuie pour la plupart d'entre eux, ils ne trouvent pas de problème de communication. Un fonds linguistique commun les unit aux Kel Djanet: le Tamahak. Ils viennent d'Arlit, de Tabelot ou d'ailleurs. Ils auront risqué leur vie en traversant une partie du désert pour ne pas mourir de faim. Ils arrivent à faire de parcimonieuses économies pour faire parvenir quelque pécule à leurs familles. Certaines sources avancent que ces immigrés clandestins représentent plus de 50 nationalités africaines. Les statistiques de la Gendarmerie nationale font état que plus de 7000 personnes tentent de s'installer chaque année en Algérie. 40% d'entre eux émettent la ferme intention d'y résider définitivement. Les performances économiques, mais surtout l'embellie financière y sont pour beaucoup. La balance commerciale fait ressortir un excédent de 31,8 milliards de dollars pour l'année 2006. Pour la même année, le PIB par habitant est estimé à 3400 dollars. Le taux de chômage bien que controversé se situe autour des 12,3%. Les principaux clignotants économiques sont au vert. Ils offrent paradoxalement une bien étrange image. De jeunes Algériens plus que jamais veulent fuir leur patrie qui semble attirer de plus en plus d'étrangers. Paradoxalement, les chiffres officiels soutiennent que l'Algérie a accueilli près de 20.000 travailleurs durant l'année 2005. Les Chinois se taillent la part du lion. Ils représentent, à eux seuls, près de 45% de la main-d'oeuvre étrangère d'après les chiffres fournis par l'Agence nationale de l'emploi. Ils sont talonnés par les Egyptiens et les Italiens avec respectivement 11% et 3,5%.