La Banque nationale des semences, inaugurée récemment par le Premier ministre, devrait renforcer la préservation et la valorisation du patrimoine génétique agricole national. Elle passe pour être l'antichambre d'une agriculture algérienne saine et durable. Elle constitue, en sus, un gage de la sécurité et de la souveraineté alimentaires du pays. C'est ce qu'a affirmé un expert en biotechnologie et santé. «Cette banque de semences, indispensable pour assurer la durabilité de notre système agricole et notre sécurité alimentaire, aura pour principale mission la conservation et la valorisation du patrimoine génétique agricole et sa protection contre le bio-piratage et l'uniformisation des productions agricoles imposées par la mondialisation» a expliqué Dr. Mourad Belkhelfa, professeur à l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene de Bab-Ezzouar. À cet égard, le Dr. Belkhelfa, également expert à l'Inesg et membre du conseil scientifique au ministère de l'Economie de la connaissance et des Start-up, a insisté sur la nécessité de consolider cette banque à travers l'installation de centres de recherche dans les quatre régions du pays sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Des centres qui «devraient être dotés d'une plate-forme de biologie moléculaire pour le séquençage génétique des espèces, leur codification et leur enregistrement auprès de l'Unesco pour leur protection contre la bio-piraterie», a-t-il préconisé. D'autre part, a-t-il poursuivi, ces centres devraient se charger de la valorisation de ces espèces en améliorant davantage leur rendement et leur résilience aux maladies et aux conditions climatiques extrêmes. Pour cet enseignant chercheur, une meilleure connaissance de l'agrobiodiversité, sa préservation et sa valorisation constituent des enjeux majeurs pour diversifier et sécuriser les agricultures du pays. C'est d'ailleurs là une alternative pour cultiver des produits sains, tout en protégeant l'environnement et la santé des cultivateurs et des consommateurs. À cet effet, il a souligné la nécessité de recenser tout le patrimoine génétique agricole végétal et animal de toutes les régions du pays en associant l'ensemble des agriculteurs et les éleveurs à cette opération d'envergure.