A peine le voeu du président exprimé, les trois partis se sont mobilisés comme un seul...parti. A quelque chose référendum est bon. La prochaine consultation populaire sur l'amendement de la Constitution sera une véritable aubaine pour l'Alliance présidentielle pour qu'elle se ramasse. Emoussé et disloqué, ce conglomérat politique que constitue le FLN, le RND et le MSP, retrouvera ainsi sa «luisance» le temps d'un référendum. A peine le voeu de M.Bouteflika exprimé, les trois partis se sont mobilisés comme un seul...parti. Ils se disent déjà prêts à louer les vertus du «projet présidentiel». Ils reprennent leur bâton de pèlerin pour une nouvelle campagne électorale côte à côte. Les observateurs qui se sont empressés d'annoncer la fin de cette entité politique doivent attendre les résultats du référendum. D'ici là, l'alliance sera maintenue sous perfusion et sa mort est ajournée. Les comportements politiques de cette alliance s'apparentent parfaitement à un régime présidentiel. Les trois partis se tirent dans les pattes, se critiquent violemment, étalent leur divergences sur la scène publique, ils s'accusent, ils se déchirent et vont jusqu'à menacer d'un retrait de cette «vide carcasse incapable de s'adapter aux défis et qui n'arrive même pas à dégager une liste commune pour des élections». Mais dès que le président présente un projet, ils rangent leurs divergences et adoptent -sans rechigner- l'idée du Raïs. Des divergences de fond ont marqué le parcours de cette alliance depuis sa naissance, au lendemain de la présidentielle du 8 avril 2004. On se rappelle du niet catégorique exprimé par le MSP sur la réforme de l'école, le code de la famille et le code de la nationalité. Le parti de Boudjerra Soltani a organisé des meetings, des séminaires et des rencontres sur le territoire national. Il a sensibilisé ses militants et prévenu ses sympathisants sur «les menaces qui guettent les constantes nationales» avec cette réforme, avec l'amendement du code de la famille et avec le nouveau code de la nationalité. Mais étant partenaire dans l'alliance, voisin naturel du FLN version Belkhadem, le MSP a compris un principe de base qui sous-tend toute action guidée par l'entrisme: en matière politique le marché des enchères ne ferme jamais. Il n'est donc pas question pour ce parti, qui a goûté aux délices des salons, de se trouver en première ligne pour payer seul les frais. Le président a décidé de faire passer la réforme de l'école, d'amender le code de la famille, d'élaborer un nouveau code de la nationalité et le MSP a dit oui. Il s'agit du programme du président. Pour le RND la démarche est presque similaire. Tactiquement, le parti de Ouyahia a tenté de s´émanciper de la tendance unanimiste conduite par le FLN. Il s'est cogné alors contre le parti majoritaire. Car son refus de la démarche du FLN devait logiquement passer par un rejet de l'augmentation des salaires et de l'amendement de la Constitution. On se rappelle du niet de Ahmed Ouyahia sur ces deux projets. Le président a pris en charge les deux dossiers et le RND a dit oui. Il s'agit du programme du président. Le revirement du parti de Ouyahia a été trop brusque. Mais son repositionnement inclut des paramètres politiques et stratégiques. Le trait saillant qui semble caractériser la posture «Rndienne» est la prudence. Ce n'est pas tout : dans ses structures, plane actuellement un certain doute sur l´avenir de la configuration politique nationale. Les élections législatives de 2007 «auront lieu demain» et le RND adopte une posture qui lui semble réaliste. Il ne rompt pas définitivement le cordon avec les centres de décision. C'est par la campagne électorale pour le référendum sur la Constitution qu'il tente de revenir dans les grâces du président..Passé le référendum qui constitue la clé de voûte, la raison d´exister de l'alliance sera remise sur le tapis. Les élections législatives de 2007 accentueront les divergences au sein de cette entité.