«Beaucoup reste à faire pour protéger l'outil de production nationale», soutient-il. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), M.Habib Yousfi a plaidé pour une forte participation du secteur privé dans la réalisation du programme de la relance économique. L'invité de «A coeur ouvert avec l'Expression» regrette le fait que la part du secteur privé soit faible dans la réalisation des grands chantiers, notamment, ceux relatifs à la réalisation du million de logements. Alors qu'on affirme encourager les entreprises à embaucher et à être compétitives, on constate, néanmoins, que ces entités économiques nationales sont de moins en moins associées aux marchés accordés. «Je ne suis pas contre le fait que des sociétés étrangères soient sélectionnées mais au moins on devrait penser à l'implication de nos entreprises et dans la réalisation du programme quinquennal», souligne le président de la Cgea. Les entreprises doivent, insiste-t-il, bénéficier de l'important budget consacré par l'Etat à la relance économique. Il évoquera dans ce sens la question de l'augmentation des salaires comme argument de taille pour démontrer les contraintes auxquelles vont faire face les entreprises. «Si elles n'arrivent pas à décrocher des marchés importants, les entreprises ne pourront pas améliorer le pouvoir d'achat de leurs travailleurs», explique M.Yousfi Le président de la Cgea pense qu'il est du devoir de l'Etat d'aider les entreprises à participer au développement de la machine économique. Même si les entreprises manquent d'expérience et de savoir-faire, il est important de les intégrer dans un groupement. «L'Etat devrait réfléchir à une stratégie impliquant les entreprises privées dans la réalisation des projets», suggère-t-il. Notre invité voulait parler justement du code de régulation des marchés et du cahier des charges qui doit être révisé. Sur ce point justement, le président pense qu'il faut que les contrats prennent en charge les entreprises. Selon lui, l'Etat doit privilégier les entreprises nationales dans l'attribution des marchés en affirmant que «la réponse devrait être, a priori, algérienne». L'invité de L'Expression reconnaît que l'Etat a fait beaucoup d'efforts pour soutenir les entreprises en rappelant les mesures portant sur la diminution des charges des entreprises et la revue à la baisse de l'impôt sur le bénéfice. Cependant «beaucoup reste à faire pour protéger la production nationale», soutient-il. Pour garantir la compétitivité de l'entreprise, M.Yousfi met l'accent sur l'assainissement de l'environnement économique. «Cet environnement, souligne-t-il, n'est pas tout à fait idéal pour permettre à l'entreprise de devenir compétitive». Il évoquera justement la problématique du marché informel qui est en train, selon lui, de faire un grand tort à l'économie nationale. Ce dernier n'a pas omis d'évoquer les gros barons qui importent des conteneurs sans avoir à rendre des comptes au fisc.