Parler de l'énergie atomique, du nucléaire notamment, en ce moment, renvoie directement au conflit armé russo-ukrainien que le monde redoute qu'il ne se transforme en conflit nucléaire. Le recours à ce type d'armes dévastatrices a été à maintes fois brandi. Un scénario dans lequel ne s'inscrit pas l'Algérie qui a choisi le chemin de la paix, de la résolution des conflits par la voie de la négociation pour faire taire les armes, celles de destruction massive, précisément, qui, en plus de décimer, de massacrer des populations entières continuent jusqu'à aujourd'hui à faire des dégâts à travers leur environnement irradié. Des séquelles qui témoignent de la barbarie humaine. De l'utilisation du gaz moutarde au napalm puis à l'arme nucléaire, l'homme a franchi des étapes qui lui ont permis d'affûter sa technique de destruction massive des populations. L'Algérie en connaît un rayon à travers une colonisation sauvage qui a duré plus de 130 années. La 66ème session de la Conférence générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), qui se tient à Vienne, en Autriche, lui a donné l'occasion de réitérer sa désapprobation à l'utilisation de ce type d'armes. L'attachement de l'Algérie au cadre juridique international et régional de désarmement et de non-prolifération, dont le Traité de Pelindaba et l'appui aux activités de la Commission africaine de l'énergie nucléaire (Afcone), a été souligné à cette occasion par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a présenté la stratégie et les programmes de l'Algérie dans le domaine de l'énergie atomique. Il faut rappeler que dès son accession à l'indépendance, en 1962, elle a adhéré à l'Organisation des Nations unies et fait de la ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires une des actions majeures de sa diplomatie. Depuis qu'elle en fait partie, en janvier 1995, elle n'a eu de cesse de militer en faveur du désarmement et de la non-prolifération de l'arme nucléaire. Une position qui se justifie, aujourd'hui, avec son statut reconnu de «pays exportateur net de paix». Son programme nucléaire date du début des années 1980. En 1983, l'Armée nationale populaire a signé un accord avec la République populaire de Chine pour la fourniture d'un réacteur nucléaire de 15 mégawatts thermiques, du nom de Es-Salaam («Paix»), qui a été construit à la fin des années 1980 sur le site d'Aïn Ouessara. Il n'a aucune visée militaire bien qu'il ait été entouré de suspicion, par les Américains, notamment. Des soupçons qui ne reposaient sur aucun fondement scientifique, hormis une propagande destinée à compliquer davantage la gestion d'un pays déjà en proie à un terrorisme islamiste (aux effets aussi ravageurs qu'une arme nucléaire), L'Algérie a ainsi pu continuer son petit bonhomme de chemin. En 2008, elle a décidé d'acquérir une centrale nucléaire dans le but de produire de l'électricité. Une coopération avec les Etats-Unis, la Russie et la France est envisagée. Sa date de mise en service était annoncée pour 2020. Certaines informations indiquent que l'entrée en fonction d'une centrale nucléaire ne se fera pas avant l'horizon 2030. L'Algérie ne désarme pas et fait entendre plus que jamais sa voix pour le renoncement à l'utilisation du nucléaire à des fins militaires. Il existe actuellement des projets de coopération entre l'Algérie et les pays africains frères dans le domaine des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, notamment dans le cadre de l'Accord régional de coopération pour l'Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine des sciences et de la technologie nucléaire (Afra), a indiqué Mohamed Arkab. Les axes prioritaires du Plan national de développement des applications pacifiques de l'énergie nucléaire, ont été exposés par le ministre de l'Energie et des Mines au directeur général de l'Aiea, Rafael Mariano Grossi, lors de leur rencontre, en exprimant le souhait d'un appui accru de l'Aiea dans la concrétisation de ce programme. Le patron de l'Aiea a, de son côté, affiché «la pleine disponibilité de l'agence à soutenir les programmes nationaux de développement, et qu'il accordait à l'Algérie un intérêt et une attention particulière».