Divers facteurs ont concouru pour consolider l'option «tourisme domestique» et, partant, la destination touristique algérienne à l'échelle internationale. L'existence de multiples et attractives destinations sous des formes variées, la difficulté d'accès aux visas européens, les restrictions liées à la pandémie de Covid-19, les fermetures des frontières pendant plus de deux années et enfin les pressions des pouvoirs publics pour des tarifs de prestations accessibles à toutes les bourses. Il est clair que disposer d'une capacité nationale pour répondre aux besoins des nationaux est le point de départ idéal pour se placer dans le concert des nations touristiques mondiales ou, tout au moins, à l'échelle méditerranéenne. Pour l'heure, quoique des efforts notables sont constatés, telles que la poursuite des actions de modernisation de certains établissements hôteliers publics, la densification du parc hôtelier national, il reste beaucoup à faire. Car, par ailleurs, les insuffisances sont visibles. Au plan national, le secteur reste incapable d'offrir des vacances décentes aux nationaux, et encore moins aux étrangers, le rapport qualité-prix des prestations demeure défavorable, l'organisation des accès aux plages toujours défaillante, voire désastreuse, les questions de l'hygiène non encore résolues au grand désarroi des estivants et, bien sûr, un parc touristico-hôtelier incapable de répondre à la demande sur le plan quantitatif. Au plan international, la destination Algérie demeure classée à une position peu flatteuse, pour ne pas la citer parmi les bonnes dernières. Ces quelques dernières années, à la faveur de la pandémie de Covid-19, ont vu une option s'imposer comme incontournable: celle du tourisme domestique. Mais comme à quelque chose malheur est bon, les frontières aériennes et terrestres étant fermées, il a fallu se résoudre de façon impérative, à des vacances en Algérie. La prise en charge des personnes après leur rapatriement de l'étranger, a été une opportune expérience. Avec les premiers signes d'accalmie de la pandémie et la levée des restrictions sur le transport terrestre et aérien, les premiers flux de touristes nationaux sont constatés avec des séjours «made in Algéria». Bien sûr, tout ne fut pas parfait, mais l'option s'installe dans les esprits d'autant plus que les voyages à l'étranger ne sont toujours pas autorisés. Et quand ils le sont, les déplacements subissent un frein inattendu. Pour l'Europe, la distribution des visas est faite avec parcimonie et quand ils sont accordés, les tarifs des transports aériens en dissuaderont plus d'un. Un frein tout aussi inattendu pour les voyages vers la Tunisie: les campagnes, à travers les réseaux sociaux faites d'insultes, d'humiliation,de dénigrement à l'endroit du touriste algérien. Une campagne grandement contre- productive pour cette destination, pourtant la préférée des Algériens. Bouder cette destination n'en sera que l'effet naturel. LesTunisiens ont été les ennemis de leur propre destination. Parallèlement à ces campagnes «dissuasives» tunisiennes, des influenceurs de plusieurs nationalités entrent en scène pour valoriser la destination touristique algérienne. Ils sont français, égyptiens, libyens, anglais, marocains... Même DJ Snake fera partie de la fête pour que l'Algérie soit visible et appréciée à l'échelle planétaire. Les Jeux méditerranéens d'Oran, les croisières américaines faisant escale sur les ports algériens. Tout présage d'une conjoncture favorable pour le tourisme domestique. Il suffit de s'engager de façon résolue dans cette voie pour asseoir les bases d'un renouveau dont même le tourisme international en tirera les dividendes.