Plusieurs endroits sont touchés par un regain de violence terroriste, menaçant ainsi militaires et civils. A un mois seulement de la fin de la période de grâce accordée aux terroristes en activité, une nette recrudescence du terrorisme est constatée ces dernières semaines. Cela s'est traduit, sur le terrain, par plusieurs actes commis par-ci, par-là, suscitant moult interrogations sur la nature de ce regain de violence. Sept militaires tués dans une embuscade à Ahnif (Bouira), cinq personnes assassinées dans un faux barrage à Blida, des attentats à l'explosif répétitifs dans la wilaya de Boumerdès, et la dernière agression du genre a été enregistrée, dans la nuit du 10 au 11 juillet, à Gouraya (Tipaza), contre un camping familial de Naftal, où cinq individus ont trouvé la mort. Au moins une trentaine de morts sont recensés chaque mois, avec des pics allant parfois jusqu'au double de la moyenne annoncée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a qualifié récemment les derniers attentats terroristes commis dans la wilaya de Boumerdès de "diversion face à la campagne menée contre les terroristes par les services de sécurité dans les régions montagneuses de cette wilaya". Par ailleurs, plusieurs autres endroits sont touchés par le regain de violence terroriste, menaçant ainsi militaires et civils. Le dernier attentat contre le camping de Tipaza porte à au moins 18 le nombre des tués depuis début juillet. Quoi qu'il en soit, la période de grâce qu'accorde la charte, fixée à six mois après l'approbation du texte, le 29 septembre 2005, par voie référendaire, tire à sa fin et annonce probablement une nouvelle ère de lutte antiterroriste à partir du 30 août prochain. Le retour à la solution armée n'est pas encore confirmé même si le général major Ahmed Gaïd Salah a annoncé, récemment, lors d´une cérémonie de sortie de la 37e promotion d´officiers de l´Académie militaire inter-armes (Amia) de Cherchell, que l´armée "poursuivra la lutte contre le terrorisme". A noter que plus de 200 islamistes armés se sont "repentis" depuis la mise en oeuvre de ce plan de paix. Néanmoins, le terrorisme, même affaibli, continue à faire des victimes depuis février, date de la mise en oeuvre de la charte. S'agit-t-il d'un rejet pur et simple de cette solution de paix dictée par les textes de la charte? C'est une interrogation qui s'impose et d'autres aussi sur la nature de cette inquiétante recrudescence. Au moins 54 personnes ont été tuées au mois de mai, environ 65 autres individus au mois de juin et 18 personnes assassinées depuis le début du mois en cours. Au total, 137 personnes ont été tuées depuis début mai, soit en moins de trois mois. C'est un chiffre qui ne laisse personne indifférent, d'autant plus qu'il est recensé en trois mois seulement et en pleine période de grâce qu'accorde la charte sur la paix et la réconciliation nationale. En avril, deux mois après la mise en oeuvre de cette charte, un autre décompte annonça l'assassinat d'environ 60 personnes, tandis qu'une douzaine d'autres ont été tuées au mois de mars. La recrudescence d'actes terroristes à l'approche de la fin de la période de grâce (le 30 août) accordée par la charte nationale aux activistes armés pourrait-elle ouvrir la voie à une autre politique de lutte antiterroriste?