Le coup de tête de Zineddine Zidane en finale de la Coupe du monde prend une allure de feuilleton sportif dans la presse internationale. Entre pardon, compréhension des uns et remontrances des autres, la presse internationale reste partagée. Mais une chose est sûre. Les dernières déclarations de Zineddine Zidane sont en bonne place de l'actualité sportive. Toutefois les excuses publiques de Zidane ont laissé la presse sur sa faim qui regrette de son côté que le meneur de jeu français n'ait pas révélé le contenu exact des insultes proférées par Marco Materazzi. L'événement demeure sur toutes les lèvres et on parle beaucoup plus du coup de tête que de la victoire de l'Italie. Au moment où la presse rapporte les explications de Zidane et son interview, les médias lourds font appel aux spécialistes pour commenter ses déclarations. Pour le tabloïd suédois Expression, «Zidane protège Materazzi» en ne dévoilant pas la teneur exacte des propos tenus par l'Italien. Un avis partagé par le quotidien allemand Tagespiegel pour qui Zidane n'a pas dit concrètement avec quels mots Materazzi l'a blessé. Alors que pour le Berliner Zeitung, le néo-retraité «comme il l'a excellemment compris sur le terrain, essaie d'allier la défensive et l'offensive». Le tabloïd suédois Aftonbladet est allé jusqu'à donner la parole à un psychologue du sport, Aake Fjellstroem, qui recommande à Zidane d'entamer une psychothérapie. «Je ne pense pas qu'il révèle un jour ce qui s'est dit exactement. Il s'agit probablement de quelque chose de très personnel qu'il ne veut pas voir sortir de la famille. Mais quoi qu'il en soit, il devrait travailler là-dessus en thérapie». Le tabloïd publie également un sondage lequel 68% des lecteurs croient dans la version de Zidane, contre 10,2% qui croient celle de Materazzi. La presse britannique, à l'instar de la presse nationale, a titré dans sa majorité «Non, je ne regrette rien». «Zidane présente ses excuses mais n'a pas de regrets», affirme le Times, en relevant que le joueur «est toujours un héros pour les philosophes et les fans» en France. De même, le Financial Times s'y est mis pour qui «Zidane accuse les insultes contre sa famille». La presse américaine, d'habitude plus prolifique sur le basket-ball et le base-ball, a consacré de larges pans aux explications de Zidane. Le Wall Street Journal, dans un article en une accompagné d'une photo du coup de tête du joueur, s'interroge sur le «mystère de la Coupe du monde». «Qu'a dit l'animal (surnom de Materrazzi) pour enrager Dieu (Zidane)?», se demande le quotidien des finances pour qui les excuses télévisées de Zidane, mercredi, représentent «le dernier épisode» du «drame sportif international le plus passionnant du moment». Le Washington Post relate également les explications de Zidane et relève qu'il «est particulièrement admiré dans la communauté immigrée française» et que «l'équipe de France de football est une des rares formations qui reflète la diversité raciale» du pays. Par contre, la presse canadienne n'a pas fait dans la dentelle en se montrant très sévère à l'encontre de Zidane en dépit de ses explications. Pour le quotidien québécois La Presse, «c'est un non-scoop», et qui s'étonne de «la frénésie quasi planétaire qui entoure» l'événement. Pour le quotidien anglophone Globe and Mail, le «pardon» que Zidane a obtenu en France est à lier aux tensions raciales qu'a récemment connues l'Hexagone. La colère qu'ont brièvement ressentie les Français a vite été remplacée par la recherche d'excuses pour son «comportement indigne», note le journal, qui cite en particulier les paroles conciliantes, voire flatteuses, du président Jacques Chirac à l'égard du capitaine des Bleus. De son côté, et comme il fallait s'y attendre, la presse italienne a été la plus virulente. La Gazetta dello Sport, qui veut éloigner l'affaire de son contexte politique, écrit: «Leurs versions, en fin de compte, concordent. Il n'y a pas eu de racisme, il n'y a pas eu de terrorisme. Zidane s'est excusé (...) mais il ne s'est pas repenti». Tandis que pour le Corriere della Sera les rôles ont été inversés.