L'appareil répressif de l'Etat tourne à plein régime contre les spéculateurs de tous bords. Les services de sécurité opèrent à travers le territoire national. Les mises en garde récurrentes du président de la République et la criminalisation de l'acte de spéculation illicite ont permis d'aboutir à des résultats probants dans la lutte contre ce phénomène qui a tendance à pourrir l'atmosphère sociale. Les Algériens qui ont le droit de pester contre les pénuries organisées de produits de large consommation apprécieront certainement la fermeté des services de sécurité et de la Justice dans la lutte contre la spéculation illicite. Ces derniers jours, beaucoup d'affaires rendues publiques par les instances judiciaires rendent compte de l'ampleur de la répression contre ce genre de pratique qualifiée désormais de criminelle. Ainsi, on retiendra dans l'actualité, l'arrestation à El Khabouzia, dans la wilaya de Bouira, d'un spéculateur qui utilisait son statut de boulanger pour revendre la farine, acquise à un prix subventionné, sur le marché noir. Ce cas n'est pas unique, on s'en doute bien, et la gravité du phénomène de la spéculation s'illustre par la saisie dans la wilaya de Biskra de plus de 162 quintaux de produits alimentaires et près de 2 000 litres d'huile de table. Certes, la marchandise faisait l'objet d'un stockage illégal à l'effet de l'écouler sur le marché parallèle. Une opération de la Gendarmerie nationale qui a été sanctionnée par l'arrestation d'une personne. Ces quantités saisies en une seule opération prouve le caractère quasi professionnel du trafic, donnant ainsi raison au propos ferme du président de la République. Et si de plus en plus d'observateurs n'hésitent pas à évoquer des réseaux criminels qui se spécialisent dans l'organisation cyclique de pénurie de produits de première nécessité, la très récente comparution de pas moins de 30 individus devant le tribunal de Sidi M'hamed, en confirme la justesse de l'observation. Cette bande est appelée à répondre à l'accusation de spéculation illicite sur des produits alimentaires de large consommation à travers 8 wilayas. Le procès déterminera, certes, le niveau d'implication de chaque individu dans cette affaire, mais l'on peut souligner d'ores et déjà la ramification de ce qui peut apparaître comme un gang. Même s'il n'est pas dit que cette affaire précisément aboutisse à ce résultat, il est entendu que les épisodes de tensions sur divers produits appellent par leur ampleur, à réflexion. Cette affaire traitée par le tribunal de Sidi M'hamed sera suivie, à n'en pas douter, par d'autres de même acabit. En attendant, les pratiques spéculatives individuelles demeurent présentes et constituent une plaie dans le commerce. La liste des actions des services de l'Etat contre la spéculation demeure ouverte et l'on retient l'arrestation à Batna, par la Gendarmerie nationale de trois opérateurs économiques, à l'issue d'enquêtes sur la pénurie d'huile de table. Les investigations des services de sécurité ont levé le voile sur un vaste trafic qui implique 23 personnes actuellement en état de fuite. Tout ce beau monde est poursuivi pour spéculation illicite, évasion fiscale et émission de fausses factures. Nous sommes là devant une pure logique d'association de malfaiteurs qui renseigne, si besoin, sur une impérieuse nécessité de prendre très au sérieux ce genre de criminalité, dont les conséquences peuvent conduire à une situation de grande tension au double plan politique et social. De là à dire qu'il peut exister une connexion entre ces réseaux et des milieux qui travaillent à l'effondrement de l'Etat, il n'y a qu'un pas que certains observateurs n'hésiteraient pas à franchir. Cela dit, l'actualité judiciaire nous renseigne sur le fait que la Justice frappe de plus en plus fort, à l'image de ces deux hommes condamnés, avant-hier, par le tribunal de Tiaret, à une peine de 12 années de prison ferme assortie d'une amende de 10 millions DA. La peine ne risque pas d'être qualifiée de disproportionnée par l'opinion nationale sachant que les prévenus ont spéculé sur le lait, qu'ils revendaient au double et parfois au triple de son prix administré. On retiendra également la condamnation à 10 ans de prison ferme prononcée par le tribunal de Béjaïa, à l'encontre d'un commerçant pour des affaires liées à la spéculation illégale sur la semoule.