Les prêches du vendredi ont été entièrement consacrés à l'agression israélienne contre le Liban. La position saoudienne et l'utilisation du veto américain au Conseil de sécurité ont été largement évoqués dans les mosquées de la capitale, lors de la prière du vendredi. Les prêches ont pris la forme de constat en s'interrogeant sur «la fragilité arabe», qui a permis à un «si petit pays de s'attaquer en toute impunité à un Etat voisin et souverain». Mais la position saoudienne a recueilli la condamnation unanime des imams. L'imam de Bab Ezzouar, l'une des grandes mosquées de la banlieue, estime qu'en «dénonçant le Hezbollah, le royaume saoudien prête le flanc aux Israéliens et Américains». Les imams de Mohammadia et de Kouba ont également soulevé ce détail et fait le même constat. Selon le recoupement des informations de différentes mosquées d'Alger et de sa périphérie, tous les prêches du vendredi ont fustigé Israël, les USA et l'Arabie Saoudite. Rappelons que suite à l'agression israélienne contre le Liban, les autorités saoudiennes ont indiqué que «des éléments» aventuriers sèment le désordre à l'intérieur du Liban. Tout le monde aura compris qu'il s'agit du Hezbollah. Les ministres des Affaires étrangères arabes se rencontrent aujourd'hui au Caire, dans le cadre de la Ligue arabe, pour analyser la situation. Le conseil des ministres jordanien a tenu une réunion extraordinaire sur le même ordre du jour. Le roi de Jordanie a effectué hier une visite éclair en Egypte pour rencontrer le chef d'Etat égyptien. Cette visite sera suivie demain par celle du chef des Emirats arabes. Le président soudanais, qui préside la Ligue arabe, s'interroge sur le silence occidental tout en estimant que les cas palestinien et libanais sont les mêmes. L'Algérie a, de son côté, demandé la réunion du Conseil de sécurité pour faire cesser l'agression israélienne contre Ghaza et le Sud-Liban. Le ministre libyen des Affaires étrangères a consulté ses homologues marocain, syrien et émirati ainsi que le SG de la Ligue arabe. Le Koweit considère que «l'agression contre le Liban est un crime contre la Umma arabe et contre l'Humanité». L'Iran avertit contre toute agression qui ciblerait la Syrie en déclarant que pareille «bêtise» serait néfaste pour Israël. Le Premier ministre libanais a pris des contacts avec un nombre de dirigeants arabes et occidentaux. Comme il a convoqué leurs représentations diplomatiques accréditées au Liban. Les accusations américaine et israélienne d'aider le Hezbollah et d'abriter les résistants palestiniens sur son sol sont considérées, du point de vue arabe, comme une menace sérieuse contre la Syrie que les médias arabes ont relevée hier. Des chasseurs israéliens ont déjà survolé le territoire syrien. Par conséquent, les démonstrations de force israéliennes sont criantes. Il suffirait d'une étincelle pour que l'embrasement de la région se produise. Nul ne sait si l'étincelle n'a déjà jailli. La folie israélienne est entrée dans une phase de non-retour. Personne n'est en mesure de dire où s'arrête l'escalade après que l'Irak, Ghaza et le Sud-Liban eurent été détruits. Le désarroi du monde arabe est à son comble.