Pour le chef de l'Etat, seul un sommet des chefs d'Etat est à même d'aboutir à une solution. La situation au Proche-Orient appelle à une position ferme et solidaire de la part des pays arabes, dont les ministres des Affaires étrangères se réunissent, enfin, aujourd'hui dans la capitale égyptienne. Une réunion consacrée à l'examen des derniers développements en Palestine et au Liban. Deux pays soumis depuis quelques jours au terrorisme d'Etat israélien, devant le silence complice de la communauté internationale. Cependant, une telle réunion est-elle à même d'aboutir à une position commune? D'autant plus que depuis le début de l'annexion de la bande de Ghaza par la machine militaire israélienne, les capitales arabes ont observé le silence radio. Les divergences d'appréciation ont de nouveau ressurgi. L'Arabie Saoudite est allée jusqu´à critiquer les agissements du Hezbollah, les qualifiant "d´aventurisme", après la capture de deux soldats israéliens par la formation libanaise qui a entraîné une offensive meurtrière israélienne au Liban. Des déclarations, qui dénotent les divisions au sein de la Ligue arabe. Car, en sus des divergences entre certains Etats membres, comme c'est le cas entre la Libye et l'Arabie Saoudite, la problématique de la rupture des relations diplomatiques avec Israël, revendication principale de la rue arabe, ne fait pas l'unanimité. D'ailleurs, pour illustrer cet état d'esprit malsain qui règne au sein de la Ligue arabe, le chef de l'Etat, M Abdelaziz Bouteflika, qui a fait savoir, mercredi dernier aux ambassadeurs arabes accrédités au Royaume-Uni, qu'ils ne doivent pas s'attendre à un miracle du côté de la Ligue arabe, à l'exception de communiqués et de motions de dénonciation. Pour le chef de l'Etat, seul un sommet des chefs d'Etat est à même d'aboutir à une solution. C'est justement cette démission des Arabes qui a amené l'Algérie à saisir directement l'ONU. En effet, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public, jeudi, l'Algérie a appelé le Conseil de sécurité à «tenir une réunion d´urgence pour mettre fin aux agressions criminelles israéliennes» et assurer «la protection des peuples palestinien et libanais». L´Algérie dénonce «les agressions flagrantes» perpétrées par les forces militaires israéliennes contre la Palestine et le Liban. Par ailleurs, l´Algérie, qui a qualifié, de «lâches», ces agressions, appelle le quartette international en sa qualité de parrain du processus de paix dans la région «à oeuvrer à l´arrêt du cycle de violence exercée quotidiennement par Israël». L´Algérie appelle également le quartette à amener Israël à «retirer ses forces, à lever le blocus imposé au peuple palestinien et à tout le territoire libanais et à libérer les prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les prisons israéliennes». A cette occasion, souligne le communiqué, l´Algérie a appelé à «une position arabe solidaire et efficace pour mettre un terme à ces agressions israéliennes», estimant que ces opérations «exacerbent la situation, accentuent les souffrances et compliquent les choses dans cette région sensible du monde, ce qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses». L´Algérie n´a cessé d´apporter tout le soutien possible pour le recouvrement de tous les droits arabes légitimes, y compris l´établissement de l´Etat palestinien avec El Qods pour capitale et le retour des réfugiés, tout en appelant Israël à se retirer de tous les territoires arabes occupés. En somme, la réunion des chefs de la diplomatie arabe doit aboutir à des décisions concrètes, s'ils veulent redorer le blason de leur organisation, qui se contente de produire des communiqués.