Le plan de paix adopté lors du sommet de Beyrouth en 2002 reste la seule voie d'un règlement juste du conflit israélo-arabe. Les préparatifs du 19e Sommet des chefs d'Etat des pays arabes prévu à Riyad les 28 et 29 mars vont bon train. «Les hauts fonctionnaires des pays arabes ainsi que les délégués permanents auprès de la Ligue ont entamé les réunions préparatoires du sommet sous la présidence du délégué saoudien», a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad Ben Helli. Une réunion des ministres des Affaires étrangères qui sera l'occasion de discuter du contenu de la déclaration finale appelée «Déclaration de Riyad». Les sujets qui seront abordés lors du sommet sont classiques et concernent la question palestinienne, le plan de paix arabe, l'Irak, la Somalie, le Soudan et le dossier nucléaire au Proche-Orient. Une actualité qui place les chefs d'Etat arabes sur le qui-vive. D'autant plus que la situation en Irak et en Somalie s'est ostensiblement détériorée. Baghdad est devenue un site dangereux même pour le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui s'est légèrement incliné lors d'un tir de mortier pendant sa visite officielle dans la capitale irakienne qu'on lui a présenté comme une région sécurisée à la suite de l'application du nouveau plan américain de sécurité. Deux autres thèmes seront discutés par les chefs d'Etat arabes et concernent le terrorisme qui prend une autre dimension avec l'apparition d'une direction régionale d'Al Qaîda au Maghreb et la concentration du phénomène dans la région du Sahel et la problématique de la crise libanaise qui connaît un statu quo malgré «l'existence des signes encourageants d'un rapprochement entre les parties en conflit au Liban», comme l'a laissé entendre un officiel de la Ligue arabe. Pour ce qui est du Maghreb, des concertations sont en cours entre les pays de la région au sujet des derniers développements survenus sur le plan sécuritaire. La menace terroriste plane sur le Maroc, la Tunisie et l'Algérie. Après le message adressé par le président Abdelaziz Bouteflika à son homologue tunisien, c'est au tour du Guide libyen d'envoyer un émissaire à Alger. La question centrale de ce sommet sera, encore une fois, la question palestinienne et le plan de paix avec Israël. La diplomatie américaine est en train de faire un forcing en vue de remettre sur le tapis les négociations entre Palestiniens et Israéliens. Condoleezza Rice a lancé, hier, un appel aux pays arabes pour qu'ils s'engagent totalement en vue d'une solution de paix avec Israël. «Je voudrais espérer que chaque Etat cherche en profondeur à voir ce qu'il peut faire à ce moment crucial pour enfin mettre fin à ce conflit», a-t-elle affirmé après un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak. Les Américains enlisés dans la crise irakienne cherchent à marquer des points dans la région en adoptant un ton très conciliant. La secrétaire d'Etat a laissé entendre, lors de la conférence de presse, que «le peuple palestinien a attendu assez longtemps pour avoir son propre Etat et le peuple israélien a attendu assez longtemps pour avoir le genre de sécurité qui émergera de l'établissement d'un voisin stable et démocratique auprès duquel il vivra en paix». Un discours qui donne l'impression que les USA ont déjà concocté un nouveau plan de règlement de la crise au Proche-Orient qu'ils entendent soumettre aux pays arabes. A ce sujet, le secrétaire général adjoint à la Ligue arabe pour les questions palestiniennes, Mohammed Soubeih, a, de son côté, réaffirmé le refus de tout amendement au plan de paix arabe. «Ce plan représente une position arabe unifiée et les débats ont démontré que ce plan restera tel quel et il n'y aura aucun amendement à cette initiative basée sur la légalité internationale», a-t-il dit. Selon lui, le sommet arabe «réaffirmera son attachement à ce plan et adoptera des mesures pour le faire connaître sur la scène internationale». Le plan en question a été adopté par les Arabes au Sommet de Beyrouth de 2002. Il prévoit la normalisation des relations des pays arabes avec Israël en échange d'un retrait israélien total des territoires occupés depuis 1967 et l'établissement d'un Etat palestinien. C'est ce que les Palestiniens appellent le compromis de «la terre contre la paix». La Jordanie et l'Egypte sont les deux seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël. Reste maintenant à savoir si certains chefs d'Etat ne brandiront pas la carte du boycott pour bloquer toute initiative jugée sans intérêt pour la nation arabe.