Le MSP insiste en outre sur l'ouverture de l'audiovisuel et la solidarité avec le Liban. L'ordre du jour du Conseil consultatif, débattu jeudi et vendredi à huis clos, a été consacré, en grande partie, à l'élaboration d'une stratégie électorale en prévision des législatives de juin prochain. Cela transparaît comme une évidence du discours d'ouverture du président du Conseil consultatif, Mohamed Mégharia, qui a mis en exergue la «distinction et la concurrence» dans les prochaines échéances. Boudjerra Soltani, président du parti, a rappelé son «front contre le truquage des élections» ; vieux slogan qu'il avait développé pour faire tomber Ouyahia. Mais il compte reprendre l'espace perdu lors des dernières législatives parce qu'il s'estime en mesure de le faire, dès lors que le MSP est devenu incontournable dans les sphères du pouvoir. Abordant les questions nationales, le président du MSP a estimé que l´Algérie traverse une période "satisfaisante" dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures de la réconciliation nationale, marquée en outre par l´augmentation des salaires des fonctionnaires et des pensions des retraités et une meilleure prise en charge du front social. Il part très confiant, en accordant un délai de grâce à Belkhadem, tout en appelant à la levée de l'état d'urgence. Le MSP insiste également sur la levée des monopoles par l'ouverture de l'audiovisuel au capital privé. Soltani s'est longuement attardé sur la dénonciation d'un plan américain destiné à abattre tous les mouvements islamistes au nom de la «lutte contre le terrorisme international». Intervenant à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du madjliss echoura national -placée sous le slogan «en solidarité avec la résistance»- le président du MSP a tenu à dénoncer l'agression israélienne contre le Liban et Ghaza, qui n'est qu'une stratégie mûrement réfléchie et élaborée par les faucons du Congress. Il dévoile un rapport s'articulant autour de deux axes principaux: répandre la démocratie -version américaine- au Moyen-Orient et stopper le terrorisme et les mouvements islamistes radicaux. «La politique de l'après-11 septembre considère que les mouvements islamistes représentent l'unique opposition aux régimes arabes. Mais leurs rapports restent ambigus, limités et intransigeants sur d'autres aspects», annonce-t-il, relisant le rapport, devant un parterre de militants du parti et d'ambassadeurs de quelques pays arabes et africains. Le rapport souligne «l'établissement de liens entre les services américains et ces mouvements depuis 1979». Mais depuis le 11 septembre, il y a un nouveau recentrage de la politique américaine. Elle consiste à éliminer les mouvements «ennemis» qui se sont introduits dans les centres de décision, y compris «par les urnes». Leur élimination s'impose. Il s'agit d'une décision vitale pour la domination américaine dans la région du Moyen-Orient et la préservation de ses intérêts. La machine de guerre israélienne, déployée au Liban et en Palestine, n'est que le prolongement d'une guerre totale qui a commencé en Afghanistan et en Irak, explique-t-il. Le premier responsable du MSP relève que la communauté internationale ainsi que les ONG «ont montré leur vrai visage» dans leur soutien inconditionnel au «génocide israélien» des Libanais et Palestiniens. Enfin, «les Arabes reconnaissent que le processus de paix est définitivement enterré», indique-t-il en conclusion du chapitre. Rappelons que le MSP vient d'annuler l'université d'été qui devait débuter la semaine prochaine à Boumerdès. Selon un communiqué du bureau exécutif du parti, ce report permettra «la mobilisation des actions de solidarité avec les peuples palestinien et libanais». Mais la concurrence avec les autorités officielles semble battre son plein. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi, a déjà envoyé des aides en nourriture et médicaments, via la Syrie, pendant que le MSP se voit interdire une manifestation dans les rues d'Alger. La solidarité avec le Liban a aussi son côté électoraliste qui n'échappe à personne.