L'Occident cherche à «diviser» la Russie en Ukraine, a fustigé, hier, le président russe Vladimir Poutine, après plus de dix mois d'offensive militaire du Kremlin dans ce pays voisin. «Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique», a-t-il dénoncé dans un entretien dont un court extrait a été diffusé à la télévision publique russe. «''Diviser pour mieux régner'': ils ont toujours essayé de le faire, ils essaient de le faire maintenant, mais notre objectif est tout autre: unir le peuple russe», a-t-il affirmé. Le président russe avait déjà justifié à plusieurs reprises l'opération spéciale militaire en Ukraine par le besoin de rassembler les populations russophones en Ukraine et les Russes, qui ne forment qu'un seul et même peuple, à ses yeux. Selon Vladimir Poutine, l'armée russe «agit dans la bonne direction» en Ukraine. «Nous protégeons nos intérêts nationaux, les intérêts de nos citoyens, de notre peuple», a-t-il assuré, alors que l'offensive militaire russe dure depuis plus de dix mois en Ukraine. Poutine a une nouvelle fois dénoncé la position de Kiev et de ses alliés occidentaux qui «refusent des pourparlers», se réaffirmant «prêt à négocier avec tous les participants à ce processus pour (obtenir) des résultats acceptables». «Nous nous sommes toujours efforcés de faire en sorte que tous les différends qui surgissent soient résolus par des moyens pacifiques, par le biais de négociations», a-t-il encore affirmé. Interrogé sur la livraison prochaine d'un système de défense antiaérienne Patriot de Washington à Kiev, à la suite de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, le président russe s'est dit sûr «à 100%» que l'armée russe «détruira» cet équipement que l'armée ukrainienne réclamait à son allié américain depuis plusieurs mois. «Bien sûr, nous allons le détruire, (sûr) à 100%!», a-t-il lancé à la télévision russe. Par ailleurs, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu se rendra en Ukraine mercredi pour témoigner du soutien continu de la France, a-t-on appris hier auprès du ministère français des Armées. «Il rendra notamment hommage aux morts au monument des Héros à Kiev et rencontrera son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov», a-t-on indiqué de même source sans plus de détails sur le programme pour des «raisons de sécurité». Il s'agit du premier déplacement du ministre français en Ukraine depuis le lancement de l'offensive russe le 24 février, a-t-on également ajouté. La France, qui avait organisé le 13 décembre une conférence internationale en soutien à l'Ukraine, martèle qu'elle reste disposée à apporter tout son soutien humanitaire et militaire à Kiev. Le président français Emmanuel Macron avait indiqué cette semaine que la France avait livré dernièrement des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale à l'Ukraine. Il avait aussi ajouté que Paris allait poursuivre ses livraisons d'armements au début 2023, dans une interview aux chaînes de télévision françaises diffusée mardi dernier. Parmi les livraisons envisagées figurent celles de nouveaux canons Caesar. Emmanuel Macron ne s'est avancé sur aucun chiffre, indiquant que «cela dépendra(it) des discussions» en cours avec le Danemark. Depuis le début du conflit en février, la France a notamment fourni 18 canons Caesar de 155 mm d'une portée de 40 km, montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien ainsi que des véhicules de l'avant-blindé (VAB). Paris envisage désormais de fournir à Kiev 6 à 12 canons Caesar supplémentaires, prélevés sur une commande destinée au Danemark.