Le président russe Vladimir Poutine a prévenu, hier, que Moscou frapperait de nouvelles cibles si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, jugeant que les livraisons actuelles d'armes visaient à «prolonger le conflit». Si des missiles de longue portée sont livrés à l'Ukraine, «alors nous tirerons les conclusions appropriées et utiliserons nos armes (...) pour frapper des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent», a déclaré Poutine, cité par les agences de presse russes, sans préciser quelles cibles pourraient être concernées. Par ailleurs, la Russie a affirmé avoir détruit, hier, des blindés fournis à l'Ukraine par des pays d'Europe de l'Est dans des frappes aériennes sur Kiev, les premières depuis plusieurs semaines. «Des missiles de haute précision et de longue portée tirés par les forces aérospatiales russes sur la banlieue de Kiev ont détruit des chars T-72 fournis par des pays d'Europe de l'Est et d'autres blindés qui se trouvaient dans les hangars d'une entreprise de réparation de wagons» ferroviaires, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Egalement, ddes «combats de rues» se déroulent à Severodonetsk, ville stratégique de l'est de l'Ukraine, où les forces russes mettent tout leur poids pour contrôler l'ensemble du bassin minier du Donbass, alors que des explosions ont retenti à Kiev, hier matin. Le maire de la capitale Vitali Klitschko a fait état dans la matinée de plusieurs explosions, dans les quartiers de Darnytsky et Dnipropetrovsky. Des alertes aux raids aériens ont résonné dans de nombreuses autres villes du pays. «La situation à Severodonetsk, où les combats de rue continuent, reste extrêmement difficile», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, déplorant des «raids aériens, tirs d'artilleries et de missiles constants». La ville reste au coeur de l'offensive russe dans le bassin minier du Donbass, région orientale sous le contrôle partiel des séparatistes depuis 2014. Selon la Russie samedi, des soldats ukrainiens se retiraient de la ville. «Des unités de l'armée ukrainienne, ayant subi des pertes critiques au cours des combats pour Severodonetsk (jusqu'à 90% dans plusieurs unités), se replient vers Lyssytchansk», une localité voisine, a assuré le ministère russe de la Défense. Moscou assure avoir détruit deux centres de commandement ukrainiens et six dépôts de munitions dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Crimée, Donbass, sud de l'Ukraine. Sur le front méridional, dans la région de Kherson, Moscou «continue de bombarder les territoires occupés et les positions de l'armée ukrainienne», a annoncé la Présidence ukrainienne qui dit craindre une crise humanitaire dans ces zones. L'armée russe affirme aussi avoir détruit «un point de déploiement de mercenaires étrangers» près de Datchnoe, dans la région d'Odessa et avoir touché avec des missiles un centre de formation d'artilleurs ukrainiens près de Stetskovka, dans la région de Soumy (nord), où des «instructeurs étrangers ont formé des militaires ukrainiens à l'utilisation d'obusier M777». Le port de Mykolaïv a aussi été touché par un missile, ainsi qu'une entreprise agricole dans le grand port d'Odessa, où «des entrepôts ont été endommagés» et deux personnes sont mortes, selon Kiev. La guerre continue de peser sur les exportations de céréales, dont dépendent, notamment les pays africains. Hier encore, le ministre ukrainien des AE a répondu au président français Emmanuel Macron qui, la veille, répétait qu'il ne fallait «pas humilier la Russie» pour préserver des portes de sortie diplomatiques. Dans le même temps, l'USS Kearsarge prenait ses quartiers à Stockholm. Il s'agit du plus gros navire de guerre américain s'étant jamais ancré dans le port de la capitale suédoise.