Le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita ne sait plus choisir ses mots. Il a confondu la corruption que pratique le Makhzen avec le scandale de «Morocco Gate» dont il prétend qu'il s'agit d'un «harcèlement juridique» de l'Union européenne à l'adresse de son pays. La déclaration de Bourita défie tout entendement, voire elle donne le tournis aux gens censés. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita en l'occurrence, sait que le Makhzen est impliqué jusqu'aux dents dans le scandale du «Morocco Gate» et que l'ampleur de ce scandale a touché des institutions au sein de l'Union européenne (UE). Cette nouvelle donne cause un sérieux problème au Makhzen dont l'attitude pousse des responsables politiques de l'Union européenne à changer à l'égard du makhzen à tous les niveaux. Les services de renseignements marocains sont bel et bien impliqués dans ce qui est appelé communément par les médias le «Maroc Gate», et ce n'est pas parce que Bourita cherche à détourner l'affaire en la présentant comme une question de harcèlement juridique européen contre le Maroc et ses institutions que cela suffit à écarter sa responsabilité. L'affaire de la corruption à grande échelle est avérée et les preuves sont constituées par les enquêteurs de l'Union européenne qui ont mené des enquêtes pour établir les faits et déterminé les responsables de ce scandale qui a ébranlé la classe politique de l'Union européenne et le Makhzen à travers ses pratiques le moins que l'on puisse dire, maffieuses. Elle vient également s'ajouter à une autre affaire qui a empoisonné les relations du Maroc et de pays européens importants, celle de l'utilisation par le Maroc du logiciel espion israélien Pegasus dont ont été victimes des dirigeants de l'UE et même le président français Emmanuel Macron. Bourita qui est sorti médiatiquement pour se présenter comme victime d'une machine et d'un «plan ourdi» contre son pays, le Maroc, veut à vrai dire trouver des échappatoires quant à l'isolement qui guette le Makhzen et ses sbires. Le journaliste marocain, interdit d'écriture dans son pays, Ali Lemrabet a parlé de «grosses mallettes remplies d'argent qui traversent régulièrement le détroit de Gibraltar pour atterrir entre les mains de hauts responsables européens corrompus, à l'image d'Antonio Panzeri». Ali Lemrabet était diplomate en Argentine pour le compte de son pays, le Maroc. Il connaît le circuit et le mode opératoire des services de renseignement de son pays. Le pourrissement qui a atteint le Makhzen en matière de corruption a été bien décrit par Ali Lemrabet qui a souligné dans ce sens que «de nombreux faits déjà largement détaillés ici et ailleurs: les responsables européens, mus par la cupidité et la vénalité peuvent se permettre toutes les vilenies et bassesses qui leur sont ordinairement interdites chez eux. Au célèbre palace El Mamounia». Ces scandales ont porté un sale coup au Makhzen qui, aujourd'hui est dans une position très vulnérable quant à ses rapports avec ces anciens «alliés», à savoir, les Occidentaux. Encore un autre échec qui vient de se produire en matière de politique étrangère du Makhzen. C'est la réponse claire et nette de l'Union européenne au Makhzen sur le question du Sahara occidental. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, le Haut Représentant de l'UE pour la Politique étrangère et la Sécurité, Josep Borrel, a rappelé la position de l'Union européenne en soulignant que «la position de l'UE se situe dans la droite ligne des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et est favorable à la recherche d'une solution politique réaliste, réalisable et durable, qui repose sur le compromis», et d'ajouter «je réaffirme l'appui aux «efforts du secrétaire général de l'ONU pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution politique, juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis en conformité avec les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies, notamment la résolution 2468 du 30 avril 2019», a-t-il souligné. Cette déclaration coupe court avec les spéculations que le Makhzen propageait dans le but de jouer les trouble-fêtes quant à la médiatisation de l'affaire du Sahara occidental au niveau de l'ONU dans la perspective d'appliquer les résolutions onusiennes en rapport avec l'autodétermination du peuple sahraoui. Cet échec de plus renseigne sur l'approche suicidaire suivie par le Makhzen en ce qui concerne les questions en rapport avec le Sahara occidental et la cause palestinienne dont la signature des «Accords d'Abraham» annonce clairement la normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste et la trahison de trop. Le royaume est encerclé par une grande majorité du peuple marocain qui en a marre de la politique économique et sociale des plus chaotiques et ses positions pro-sionistes qui ne font qu'exacerber la mobilisation dans la rue pour dénoncer le Makhzen et ses sbires.