Avec ces deux chaînes, le public arabe a désormais le droit d'accès à l'information sans passer par des sources occidentales. Le monde arabe suit à la minute tous les événements qui se produisent au Liban. Chaque attaque est retransmise dans les quelques minutes qui suivent l'événement. Et ce grâce à la meilleure couverture médiatique des deux chaînes arabes, Al Jazeera et Al Arabiya en l'occurrence. Elles annoncent les grands et les petits détails concernant les actes terroristes israéliens contre le Liban. Les deux grandes chaînes arabes sont omniprésentes sur le sol libanais. Avec beaucoup de courage et de professionnalisme, les correspondants de ces chaînes, constitués dans leur majorité de jeunes, envoient les informations toutes fraîches, et ce de tous les coins et de tous les endroits du conflit. Contrairement aux guerres précédentes, où les carnages occidentaux contre les Arabes passaient inaperçus, l'opinion internationale est, désormais, informée en direct de tous les massacres commis. Lors de la guerre contre l'Irak, ces deux chaînes ont réussi à briser le monopole médiatique américain, en marquant ainsi un tournant dans le contexte d'une globalisation de l'information. Car elles ont réussi à diffuser l'information à partir de tous les points du conflit. Al Jazeera, fondée en 1996, est déjà un phénomène médiatique dans le monde, puisqu'elle était toujours au coeur des conflits qui ont marqué le monde lors de cette dernière décennie, notamment en Irak d'où CNN était partie. Elle était aussi présente lors de la deuxième Intifadha palestinienne en 2000. Les images des massacres sont diffusées à travers le monde entier. On se rappelle aussi de ses révélations sur les punitions des prisonniers d' Abou Ghraib. Elle était la première et la seule chaîne dans le monde à avoir diffusé, en exclusivité, les images des pratiques inhumaines des soldats américains sur les prisonniers. Egalement, elle était la seule chaîne d'information à opérer en Afghansitan depuis les attaques américaines. L'équipe d'Al Jazeera au Sud-e Liban, a été victime d'une agression de l'armée israélienne, lorsque le cameraman a été atteint d'une balle dans sa jambe, tandis que la journaliste a été fauchée par une jeep de l'armée. Cela n'est pas la première tentative visant à briser et à déstabiliser la chaîne de Doha. Elle a suscité maintes fois le ras-le-bol des Américains. Ces derniers ont toujours eu peur que cette chaîne qatarie contribue à influencer l'opinion publique arabe. Ces deux chaînes ont contribué indirectement à faire sortir la presse arabe de sa «faiblesse». Elles ont toujours été une référence pour les autres médias. Elles sont même devenues avec le temps des cibles à abattre.