À un peu plus d'un mois des assises du parti, la guerre de succession est déjà lancée. Après l'ancien ministre de l'Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d'Ahmed Benbitour (1999-2000), c'était le tour de Abdelaâli Hassani Cherif d'annoncer sa candidature pour succéder à Abderezzak Makri, en tant que président de l'ex-Hamas. Membre du bureau exécutif, le nouveau prétendant, également secrétaire national chargé de l'organique et de la numérisation,il est connu pour être un des proches partisans du président sortant. Qui de Abdelmadjid Menasra et Abdelaâli Hassani prendra la tête du parti? Si l'on se fie à certaines indiscrétions, la majorité des membres de la commission de préparation du congrès parmi les anciens cadres du parti soutiendrait la candidature de l'ex-député. Par contre, selon la même source, Abdelmadjid Menasra semble être le favori des députés. Plusieurs d'entre eux pencheraient, d'ailleurs, en sa faveur, sachant que le parti dispose de 65 députés. En outre, il s'avère qu'il n' y aura pas de troisième voie entre la direction sortante et les partisans de l'ex-président du Front de changement(FC), ces deux prétendants déclarés officiellement étant les seuls postulants pour cette course. Il reviendra aux nouveaux membres du Majlis el-Choura (le conseil consultatif), de départager en dernier recours, les deux candidats à la fin du congrès. Notons que le MSP devra changer de direction à l'issue de son huitième congrès prévu les 16,17 et 18 mars prochain, la possibilité de briguer un troisième mandat par le président sortant étant interdite par les statuts du parti. À la tête du parti depuis dix ans, Abderrazak Makri a annoncé fin novembre dernier depuis Oued Souf son retrait de toutes les instances dirigeantes de la direction du parti tout en ajoutant qu'il restera militant au sein de sa formation. L'actuel chef de file du mouvement a assuré la présidence du MSP depuis le 5e congrès du mouvement organisé en 2013, en remplacement de Aboudjerra Soltani, puis réélu lors du 7ème congrès tenu le 13 mai 2018,il devra céder sa place. Le premier candidat déclaré officiellement n' est autre que l'ancien ministre de l'Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d'Ahmed Benbitour (décembre 2019-août 2020). Son intention de briguer la présidence du parti a été annoncée en fin janvier dernier sur sa page Facebook, où il avait affirmé avoir «répondu aux sollicitations de nombreux militants et cadres qui l'ont proposé pour prendre la direction du parti». Il a dans ce sillage adressé un message aux militants du MSP intitulé «enracinement et renouveau» à travers lequel il affiche son engagement à «travailler avec tout le monde» pour remettre le parti sur les rails du projet tracé par le défunt Mahfoud Nahnah, fondateur du Hamas, rebaptisé en 1999 MSP pour se conformer à la nouvelle loi, interdisant toute référence à la religion. Avant de revenir au bercail en juillet 2017, Ménasra avait claqué la porte du MSP en 2009 suite à la crise qui couvait au parti depuis la disparition de Mahfoudh Nahnah en 2003, exacerbée par le soutien du Mouvement au troisième mandat de Bouteflika décidé par Aboudjerra Soltani, alors président du parti. Il avait créé, en 2012, un nouveau parti (le Mouvement pour la prédication et le changement). Par ailleurs, Menasra avait été déjà élu le 22 juillet 2017 à la tête du Mouvement pour une durée de six mois au terme du congrès extraordinaire tenu pour sceller la fusion entre le MSP et le Front du changement(FC)qu'il présidait. Le président sortant Abderezzak Makri lui avait succédé pour le restant de la période qui a pris fin au congrès ordinaire tenu en mai 2018.