Le cnes relève, entre autres, la problématique de la disponibilité du sable. Un constat positif a été dressé par le Conseil national économique et social (Cnes) concernant la réalisation du programme du million de logements dans une note de conjoncture sur le premier semestre 2006. «Il est attendu qu'avec les 250.000 logements déjà réceptionnés entre 2004 et 2005, les prévisions de ce plan quinquennal en matière d'habitat soient totalement réalisées», notent avec optimisme les rédacteurs du rapport. Pour le Cnes, l'habitat aura été l'un des chantiers les plus actifs et pour lequel les pouvoirs publics ont lancé le pari d'en réaliser les objectifs dans les délais. Pour justifier ce constat favorable, l'institution présidée par Mohamed-Seghir Babès avance des chiffres de ce qui a été déjà ou de ce qui va être réceptionné dans ce secteur. Ainsi, sur le million de logements inscrits dans le plan pour un montant de 555 milliards de DA, quelque 600.000 unités ont déjà été mises en chantier à la fin de l'année 2005, informe le Cnes. A la fin juin 2006, un total de 800.000 logements devraient être mis en chantier. Aussi, dans le cadre de la mise en oeuvre du programme logements à moyen terme, le chiffre de 132.479 logements distribués sur les 332.000 autres lancés en 2005 n'a jamais été atteint depuis l'indépendance, indique le rapport. Ces chiffres seront encore plus importants en 2006 où il est attendu la distribution de 250.000 logements et le lancement de 350.000 autres. Le bilan de réalisation du 1er trimestre 2006, ajoute le Cnes, indique que le lancement a concerné 77.077 logements au total ainsi que la livraison de 27.000 logements tous segments confondus. Pour la période du 1er janvier au 31 mars 2006, le cumul des lancements enregistrés est de 409.916 logements et le cumul des livraisons enregistrées dans la même période est de 167.114 logements, y compris 33.761 logements en autoconstruction. En somme, depuis 2004 le lancement a atteint 630.388 logements hors autoconstruction, ce qui représente environ 60% du programme global. Parallèlement à ce tableau reluisant que dresse le Cnes, plusieurs obstacles entravent la réalisation de ce programme quinquennal. Constat confirmé d'ailleurs par plusieurs spécialistes du domaine qui ne cessent de relever des «difficultés» en matière d'achèvement de ce programme. Le Cnes se joint ainsi à ceux-ci et relève, entre autres, la problématique de la disponibilité du sable à l'échelle de l'ensemble des wilayas du pays puisqu'à l'horizon 2006 et en application de la loi sur l'eau, les sables de construction devraient provenir désormais des carrières de concassage sur des gîtes de substance minérale. Pour cela, le Cnes préconise la substitution à court terme du sable de carrière issu du concassage de roches calcaires aux sables d'oued et de mer. En outre, le Cnes fait remarquer que la réalisation de plusieurs programmes d'habitats importants n'ont pu être lancés. Plusieurs opérateurs signalent que l'évaluation des projets implantés dans les zones éloignées ne tient pas compte le plus souvent des surcoûts engendrés par les charges supplémentaires. Par contre, le Cnes estime que la relance de la promotion foncière en direction des lotissements à usage d'habitation individuelle peut contribuer à l'émergence d'un parc additionnel neuf très important qui serait d'un appoint considérable au programme quinquennal du million de logements. Selon les chiffres du Cnes, près de 3000 agents immobiliers travaillent dans l'informel contre seulement 1500 possédant des registres du commerce, ce qui a nécessité la mise au point d'une nouvelle loi, entrée en vigueur le 1e juillet 2006, pour assainir la situation et moraliser la profession. Le Cnes suggère aux banques d'imaginer des montages financiers sur une durée d'amortissement plus longue à des taux d'intérêts moins lourds et un apport initial moins conséquent. Il propose à ces institutions d'élargir l'accès au crédit aux cadres titulaires de contrats de travail à durée déterminée et faire en sorte que la limite d'âge soit moins restrictive. Parallèlement, le rapport du Cnes relève un déficit important en travailleurs qualifiés dans le secteur de l'habitat. Il est ainsi attendu pour 2006, la formation de 1272 cadres. Par ailleurs, les actions engagées en matière de lutte contre l'habitat précaire, même si elles n'ont pas permis d'éradiquer totalement les bidonvilles, ont eu pour impact la résorption de près de 60.243 bâtisses précaires et ce depuis l'an 2000. 58.749 habitats sommaires ont été éliminés à la fin 2005 et 1494 au 1er trimestre de 2006. Pour rappel, il existe actuellement près de 524.000 bidonvilles répertoriés à travers le pays avec une concentration accrue autour des grands centres urbains, notamment la capitale.