Dans le cadre des activités culturelles qu'organise l'association culturelle «Imnar n tdukli» d'Aït Aïssa Mimoun (Ouaguenoun), Mohand Arkat a animé une conférence au cours de laquelle il a rendu hommage au pilier de la recherche dans le domaine amazigh, Mouloud Mammeri. «On ne peut entamer une discussion ou un exposé sur la culture amazighe sans citer le grand Mouloud Mammeri qui a consacré toute sa vie pour sauver et structurer cette langue ancestrale qui a traversé des siècles rien qu'avec l'oralité, ce qui justifie sa force et sa résistance aux aléas du temps et même de ses adversaires qui n'ont pas réussi à l'annihiler au profit d'autres cultures», a dit Mohand Arkat. L'auteur du roman en langue amazighe «Tiwizi», a souligné: «Le travail fait par Dda Lmouloud nous a permis de relancer des chantiers en faveur de la culture kabyle et amazighe de manière générale». Préservation de la langue Au chapitre des hommes de culture et de l'art ayant contribué fortement à la promotion de l'amazighité, Mohand Arkat a cité le célèbre chanteur Idir, lequel, a souligné l'écrivain, a porté haut notre culture au point d'atteindre les quatre coins de la planète: «D'ailleurs, Mouloud Mammeri a félicité Idir pour son apport». Mohand Arkat a précisé que, de nos jours, le travail pour le développement de notre culture doit être permanent. Car, a déploré l'orateur, on constate de plus en plus la disparition de certains mots pourtant très en usage ainsi que quelques éléments comme les jeux ou les contes. «Il y va de notre intérêt de se pencher sur ce phénomène pour récupérer ce qui commence à disparaître comme quelques jeux qui ont pourtant fait le bonheur de plusieurs générations (alqafen, taghlalt, etc)», a précisé l'auteur tout en reconnaissant que, même s'ils sont dépassés par le temps, on devrait les préserver afin qu'ils reprennent vie et pour les réintroduire de nouveau dans nos espaces de loisirs. Sauvegarde du patrimoine Mohand Arkat a salué le travail des associations culturelles qui ont remis certaines activités au goût du jour comme le tissage des burnous, des couvertures, de robes kabyles, de bijoux, de l'huile d'olive... L'écrivain et éditeur a souligné le fait que «si nous prenons le cas de la robe kabyle, on a tous constaté la révolution effectuée de nos jours par les femmes: elle est portée dans les universités, en ville, dans les villages, dans les fêtes et même dans le monde (Frankfurt, Montréal, Paris, USA)». Le burnous qui a disparu à un moment donné entame son retour puisqu'on constate son port par plusieurs d'entre nous, a ajouté Arkat. Ce dernier a déclaré, dans le même sillage: «La sauvegarde du patrimoine culturel et linguistique est l'affaire de tous, il nous appartient de nous y mettre pour renforcer la structure de notre identité. Nous devons éviter la mort programmée des Aztèques». Sur un autre plan, le conférencier a indiqué que les arts culinaires kabyles même au temps de la pauvreté ont suffi à fournir les calories, les enzymes, les nutritions nécessaires pour le corps humain au moment où on conseille de consommer bio. «Donc, nous devons préserver nos différents plats à base d'aliments naturels et les champs débordent de plantes comestibles meilleures que les légumes qui se vendent de nos jours dans les marchés. Il suffit de les répertorier et de profiter de la présence de l'ancienne génération pour reconnaitre le bon grain de l'ivraie. Nos terres sont propres pour la culture des figues et de tout autre arbre fruitier indispensable pour notre alimentation», a conclu Mohand Arkat qui se bat à sa manière en faveur de la langue et culture amazighes, notamment l'édition de plusieurs romans dans cette langue.