C'est le Ramadhan. La flambée des prix des produits alimentaires inquiète au plus haut point les Algériens. Car, en plus des «traditionnelles» augmentations de ce mois sacré, une inflation galopante touche les pays du monde entier. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis le gouvernement devant ses responsabilités afin d'assurer aux citoyens un jeûne des plus sereins. Un plan de bataille a été mis en place pour stabiliser les prix, avec en ligne de mire ceux de la viande. Le défi est celui du prix de la viande de boeuf à 1200 dinars le kilogramme. Pour cela, l'Etat a recouru aux importations de la viande rouge de pays d'Amérique latine. Néanmoins, les consommateurs attendent toujours de voir cette fameuse viande à prix concurrentiel. L'Algérienne des viandes rouges (Alviar) a rassuré sur sa disponibilité, à partir d'aujourd'hui. Elle a fait savoir qu'une convention a été signée avec 12 opérateurs pour la distribution des viandes rouges. «20.000 tonnes de viandes fraîches et 10.000 veaux destinés à l'abattage vont être importés durant le mois sacré», a soutenu le DG de l'Alviar, Lamine Derradji. Néanmoins, il n'y aura que 1100 points de vente à l'échelle national qui figurent dans la plateforme numérique dédiée à cet effet. Mais l'objectif principal de cette opération est d'impacter le marché en augmentant l'offre face à la demande. «L'opération d'importation permettra de couvrir plus de 50% de la demande sur le marché durant le Ramadhan soit 55.000 tonnes», a soutenu le même responsable. Le prix du poulet a aussi été plafonné au niveau des points de vente de l'Office national des aliments du bétail. Il est cédé à 350 dinars le kilogramme. Cependant, il n'est disponible à ce prix que dans les points de vente de cet office. Leur nombre n'est que de 620 à l'échelle nationale. Mais l'objectif est le même qu'avec la viande rouge, impacté sur le marché pour pousser les prix à la baisse. Les amateurs de poisson sont également servis. Un total de 388 points de vente directe de produits halieutiques «du producteur au consommateur» ont été affectés au niveau national durant le mois de Ramadhan. «L'opération concerne particulièrement la dorade cédée au prix de 1.090 DA la grande et 990 DA la petite, le tilapia (550 DA) et d'autres produits conservés comme le thon et la sardine aux prix d'usine», a fait savoir le directeur de contrôle des activités de la pêche, de l'aquaculture et de la régulation du marché au ministère, Abderrahmane Hentour. Il précise que l'achalandage de ces marchés se fera de façon régulière du fait que 100 armateurs de navires de pêche ont pris part à cette opération, en sus de 36 mandataires de pêche. Ce qui devrait permettre de couvrir largement la demande. L'huile de table qui a connu une tension au début du mois de mars est également un problème sur lequel s'est penché le gouvernement. Ainsi, le nouveau ministre du Commercee et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a décidé d'autoriser les producteurs d'huile de table de vendre leurs produits directement aux consommateurs. «Cela se fera au niveau des marchés de proximité, en vue de répondre à la demande croissante enregistrée, notamment durant le mois de Ramadhan», précise le ministère du Commerce. On devrait donc voir arriver en grande quantité l'huile au niveau des marchés, notamment de la Rahma où les producteurs vont y installer des stands. Il n'y aura pas d'intermédiaire ce qui devrait couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs. L'huile sera donc disponible en grande quantité surtout qu'il a été convenu de porter la production de 3.550 tonnes à 4.690 tonnes/jour. Le lait en sachet devrait également être disponible dans ces «souks» en plus des points de vente de l'Onalait et les magasins privés. Ces décisions devraient ainsi permettre d'achalander de façon régulière et en grande quantité 533 marchés de la Rahma en produits dont la demande est forte durant le mois sacré. Ce qui doit éviter la désillusion des années précédentes avec de beaux marchés sans...marchandises. Certes, «Sidna Ramadhan» est là, les mesures commencent à peine à se mettre en place, mais il n'est jamais trop tard. pour bien faire...