Cette année, l'entrée de Ramadhan 1444, a débuté un jeudi, donc un jour de travail. Le matin, à 9 h 30, le tribunal d' Hussein Dey (cour d'Alger) avait fait le plein, car outre les nombreux justiciables venus prendre un document au guichet unique, il y avait une audience pénale, où pas mal de détenus, surtout de jeunes inculpés de trafic et consommation de came, étaient les «vedettes» de cette journée. Le personnel joue la solidarité. Les greffiers et surtout greffières se rendaient déjà service en remplaçant une collègue absente. Près le tribunal sont les 1ers arrivés Moussa et Imène, la présidente du tribunal et le procureur de la République, suivront les juges d'instruction qui adorent débuter tôt les auditions, afin de plier bagage le plus tôt. Enfin, les juges du siège, ceux du civil et du pénal, eux, seront les derniers arrivés puisque, par exemple, piour la correctionnelle, en attendant les détenus, l'audience ne commencera qu'à 10 heures tapantes. Les avocats, eux, ne sont pas pressés, car pour le 1er jour de jeûne certains d'entre eux, les plus anciens, ont pris leurs dispositions, pour être à l'heure quand leurs clients seront appelés à la barre. Les policiers et gendarmes remplissent le minuscule couloir menant dans les bureaux d'instruction. Dehors, à côté du tribunal, une autre animation, purement «ramadhanesque» attire des dizaines de clients, venus acheter de la viande à 1200 dinars, le kg, des oeufs à 500 dinars la trentaine, le beurre, à 400 dinars le paquet et de la pomme de terre d'Aïn Defla à 300 dinars le sac de 10 kg. Evidemment, la chaine reste un domaine inconnu chez certains nationaux, et la foule est gentiment refoulée par des employés agacés par tant d'indiscipline! Mais dans l'ensemble, tous les visiteurs sont servis, à condition de faire preuve de patience. Pour une 1ère journée de jeûne, veille du début de week-end, disons franchement, que ce fut une réussite, pour les citoyens, fonctionnaires, magistrats et les justiciables-jeûneurs d'Hussein-Dey...