Pour les artistes libanais, l'Algérie est et restera toujours une tribune pour les peuples opprimés. A travers des siècles, l'art en général, et la chanson en particulier, ont toujours été un synonyme de combat et d'engagement. De nombreux artistes et chanteurs ne sont connus que grâce à leurs textes et leurs musiques, à travers lesquels ils défendent leurs convictions. Ils reflètent ainsi, la souffrance, le malaise et la douleur des peuples. C'est dans ce cadre que la 2e édition du festival international de Djamila, à 52km de Sétif, a ouvert officiellement ses portes dans la soirée d'hier. C'est un festival hautement engagé pour le soutien au peuple libanais qui vit dans l'horreur. Des figures emblématiques de la culture algérienne, des comédiens et des chanteurs nationaux et internationaux, ont pris part à l'ouverture officielle d'hier soir.. Dans la matinée d'hier, les autorités locales, en collaboration avec l'Office national de la culture et de l'information (Onci), ont organisé une conférence de presse à laquelle a pris part la vedette libanaise Abdelhalim Caracalla. Lors de son intervention, ce dernier a déclaré: «Le Liban, qui a vécu plus de 20 ans de guerre, traverse l'une des phases les plus meurtrières de son histoire», témoigne-t-il. Lui qui devait se produire dans son pays, lors du festival de Baâlabak, annulé à cause de la guerre, a déclaré qu'il se sentait chez lui en Algérie. «L'Algérie est connue pour être un porte-drapeau des causes de libération dans les pays sous-développés en général, et d'être une Mecque pour les révolutions. Donc, ma présence dans mon deuxième pays, l'Algérie, n'est pas étrange. Ce pays est connu par sa solidarité, son soutien et son militantisme pour les causes justes. Je souhaite que le festival de Djamila soit une tribune pour les opprimés afin qu'ils y expriment leur douleur.» S'expliquant sur le mouvement de résistance du Hezbollah, M.Caracalla a déclaré qu'«au début de la guerre, beaucoup de Libanais ne soutenaient pas ce mouvement. Mais après avoir vécu la sauvagerie de l'armée israélienne, ils ont compris qu'Israël vise l'extermination physique et culturelle de la société. Les Libanais ont senti la nécessité de s'unir et de se défendre. Donc, ce n'est pas une affaire de tel où de tel mouvement, mais c'est l'affaire de la nation qui est en jeu. A partir de là, le Hezbollah symbolise cette résistance». De son côté, le directeur de l'Onci, M.Ben Torki Lakhdar, a estimé que cette expression de solidarité «est un devoir pour tous les artistes et les intellectuels.» Parmi les personnalité algériennes présentes lors de cette conférence de presse l'on a remarqué les comédiens Sid-Ali Kouiret, Bahia Rachedi, et autres artistes de la région, à côté de Amina Chouikh. Cette dernière a souligné dans une brève parole pleine d'émotion que «ce qui arrive au Liban aujourd'hui pourrait arriver à n'importe quel autre pays arabe. Car, l'ennemi occidental frappe sans discernement». Le comédien Sid-Ali Kouiret s'est montré aussi solidaire à l'instar des autres artistes. Tous ces artistes et bien d'autres étaient présents à l'ouverture officielle du festival autour de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Après le spectacle de l'ouverture assuré par Srawi Sitifien, on a établi un programme pour la première partie, dans lequel on remarque les noms de Fouad Ouaman, Fella Ababsa, le Tunisien Lotfi Bouchenak, la vedette marocaine Abdelwaheb Doukali, avant que Caracalla ne clôture la soirée. Enfin, tout au long de la journée d'hier à Sétif, l'ombre du Liban planait au-dessus de tout un chacun. Nous y reviendrons.