Dix civils et trois soldats ont été tués et 88 terroristes «neutralisés» lors de multiples incidents survenus samedi au Mali, a indiqué le gouvernement, dans une vague de violence qu'il a qualifiée de «regain d'incidents terroristes perfides».Tôt samedi matin, des terroristes présumés ont attaqué la zone de l'aéroport de Sévaré, dans la région de Mopti (centre), en faisant exploser des voitures piégées qui ont «entraîné l'effondrement de quelques maisons» et fait «10 morts et 61 blessés, tous des civils», a-t-il indiqué dans un communiqué. Deux élus locaux et une source diplomatique ont désigné le lieu de l'attaque comme étant un camp abritant des troupes russes. «Grâce à la détermination légendaire de nos vaillantes Forces armées, opérant exclusivement avec leurs moyens, les assaillants ont été mis en déroute avec la neutralisation de 28 terroristes», affirme le communiqué. En 2022, l'autorité de transition malienne a commencé à travailler avec des «instructeurs» russes. «C'est le camp des Russes et de leurs avions qui a été ciblés. Le camp se trouve près de l'aéroport», a déclaré un élu local s'exprimant sous couvert de l'anonymat. L'attaque a débuté vers 5h30 (locales et GMT) et s'est achevée aux environs de 8h00, selon des sources militaires et locales. Quatre fortes explosions ont été entendues, suivies de tirs à l'arme automatique, ont raconté plusieurs personnes sur place. De la fumée a également été aperçue près de l'aéroport. L'armée malienne a depuis repris le contrôle de la zone. Selon un élu local, des militaires sénégalais de la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, sont intervenus. Le camp de la Minusma s'étend sur quatre hectares de terrain à côté de l'aéroport et du camp de l'armée malienne où se trouvent les formateurs russes. La Minusma a déclaré samedi dans un communiqué qu'elle «condamne fermement les attaques du 22 avril contre le camp des Forces armées maliennes (FAMa) à Sévaré et les attentats à la voiture piégée qui ont fait des morts et des blessés parmi les civils», et se tient «prête à fournir tout le soutien nécessaire aux autorités maliennes pour la conduite des enquêtes requises». Le colonel Abbas Dembele, gouverneur de la région de Mopti, s'est rendu sur les lieux de l'attaque, qualifiée par ses services d'«attaque à la voiture piégée» ayant visé une «base aérienne» à Sévaré. «Il a d'abord rendu visite aux blessés admis à l'hôpital Somine Dolo avant d'aller ensuite (...)dans la zone aéroportuaire où le véhicule piégé bourré d'explosifs a explosé sans atteindre sa cible», a indiqué le gouvernorat. De son côté, une source militaire malienne à Sévaré a simplement évoqué «une attaque terroriste». «C'est une attaque complexe qui a nécessité un véhicule piégé et des techniques de guérilla», a déclaré une autre source militaire. Le Mali est en proie à la propagation terroriste depuis 2012. Il est dirigé depuis août 2020 par une autorité de transition, qui a rompu une alliance avec la France et d'autres partenaires occidentaux associés à la lutte contre le terrorisme, et s'est tournée militairement et politiquement vers la Russie. Par ailleurs, le bilan officiel du crash d'un hélicoptère des Forces armées maliennes (FAMa) à Bamako fait état de trois membres de l'équipage tués et six civils blessés a déclaré hier soir, le gouvernement de transition dans un communiqué. Cet hélicoptère d'attaque, de retour d'une mission d'opération de surveillance, s'est écrasé, samedi dans un quartier résidentiel de Bamako, avait déclaré l'état-major général des Armées du Mali. Le gouvernement de transition souligne que des mesures ont été déployées pour assurer la prise en charge médicale et humanitaire de toutes les victimes avant de présenter ses condoléances aux familles endeuillées, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.