Le tribunal d'Hussein Dey (cour d'Alger) mène son petit bonhomme de chemin, d'un endroit où la justice est rendue, tous les jours qu'Allah crée. Le mouvement est régulier, ponctuel et fort d'une équipe de magistrats formés à l'algérienne. Le mercredi est jour de réception par le procureur de la République et dès 9 heures du matin le couloir qui fait office de salle d'attente est plein à craquer. Il y a là, tous les âges confondus. Les vieillards sont majoritaires, donc les plus impatients. Ce qu'il faudrait vite souligner, c'est l'absence de planton. Le secrétariat du parquet s'occupe des citoyens à recevoir. Ce matin, il y avait une femme venue de Hassi-Messaoud où elle exerce et donc, a dû prendre un congé. Après elle, un jeune avocat, flanqué de son client de Bachdjerrah (Alger) était pressé d'être reçu car il venait de Chelghoum-Laïd (Mila). Puis ce fut le tour d'une jeune femme qui, après être reçue par le jovial procureur - adjoint, était ressortie mi-déçue, mi- satisfaite car on lui a signifié que son affaire devait être traitée par le tribunal voisin d'El Harrach, donc une trotte épuisante car la route Hussein Dey-El Harrach est dans son moment le plus fou! Ensuite, c'est encore une vieille dame qui est ressortie 15mn plus tard, bénissant le wali pour son accueil filial et tout le personnel pour sa disponibilité. D'abord, précisons que cette juridiction, qui fut un lieu de repos de l'Ottoman Hussein-Dey, comprend des agglomérations importantes et populeuses comme Hussein Dey, Kouba, El Makaria, Bachdjerrah, Jolie Vue, Garidi, Le plateau des Annassers. C'est surtout le foncier qui fonctionne à merveille, le social, le statut personnel, et bien sûr, le pénal qui, malgré la nouvelle situation due au Covid-19, fonctionne tant bien que mal! Avec le guichet unique qui demeure l'un des meilleurs d'Alger, le tribunal s'est fait une place au soleil. Il est vrai que de tous temps, les responsables ont été nommés sur des critères extraordinaires, humains et professionnels, comme pour le reste des 7000 et quelques magistrats répartis à travers le territoire national. Citons Mohammed Boukhatem, Malika Djaballi, Noureddine Fékir, Foudil Laïch, Mohamed Tandjaoui, Djillali Bellala, Mohammed Yahiaoui, Bahia Allalou-Tabi, Yamina Ammi, Moussa Guerroumi, Chaouki Lalaâ, Samira Ayadi, Fatima Chrief, ont fait ce qu'ils doivent réaliser. Les greffiers, eux, s'occupent de leurs missions sans trop rechigner à la besogne. L'ambiance dans le couloir des juges d' instruction dont le nombre reste suffisant selon le volume des affaires car Hussein Dey n' est plus cette moche juridiction des années quatre-vingt-dix, mais bien de l'année 2020, celle qui a introduit et consacré la liberté du magistrat qui doit, en principe, mener droit sur l' indépendance de la justice, ce qui aurait plu énormément à feu Maître Foudil Benaki, ravi aux siens et au bâtonnat de Blida à la fleur de l' âge et qui adorait bosser avec les juges et parquetiers compétents, honnêtes, sérieux, stricts et surtout pour le métier de magistrat, courageux! Par ailleurs, nous vous apprenons que le dernier mouvement a vu la quasi-totalité des magistrats d'Hussein Dey être dispatchée à travers les cours et tribunaux du centre du pays. Bonne chance, les gars!