Au jour d'aujourd'hui, pour le seul football, il faut savoir que des équipes de l'élite ne disposent pas du minimum requis pour se préparer. L'équipe nationale de football continue à inquiéter. Il y a bien longtemps que cette sélection n'offre plus de motifs de satisfaction et ce n'est pas demain qu'elle le fera. Lorsqu'on s'appuie sur un championnat des plus faibles et une génération très moyenne de joueurs émigrés, il n'y a guère lieu de s'attendre à la voir revenir au premier plan. Il ne fait aucun doute que lorsqu'un échec survient c'est vers le staff technique que l'on va se tourner pour l'abreuver de critiques. C'est croire au miracle que de réagir de la sorte. L'entraîneur de l'équipe nationale est Jean-Michel Cavalli. Il aurait pu être Marcello Lippi, celui qui a mené l'équipe d'Italie au titre mondial, le résultat aurait été le même parce que le problème ne se situe pas dans le choix de l'entraîneur national mais bien dans celui de l'absence d'une véritable politique du football qui puisse lui permettre de régénérer son élite de façon continue. Et cela passe inéluctablement par une refonte du système qui fait obligation de restructurer le socle de ce système, à savoir les clubs sans qui la formation à la base ne pourrait exister. Quand on continue à bricoler avec des associations sportives qui ne daignent accorder que le minimum aux jeunes catégories, quand ces mêmes associations ne disposent d'aucun outil de travail digne de ce nom, quand on les laisse faire «joujou» avec les deniers publics (dont l'argent du sponsoring qui n'est autre qu'une aide indirecte de l'Etat) dans des transactions autour de joueurs tricheurs, fainéants et sans grande valeur technique, il ne faut pas se leurrer sur ce que pourrait rapporter l'équipe nationale: seulement de la déception. La refonte du système est une des prérogatives de l'Etat et à son plus haut niveau. La FAF n'est là que pour mettre en pratique une politique de formation, de détection et de prospection en fonction de ce qu'elle a sur le terrain. Ce n'est pas en procédant, en parallèle à son action, au regroupement des dizaines de jeunes issus des interquartiers que l'on va faire croire que la réussite est au bout d'un tel chemin. Le football a besoin d'une opération commune des autorités politiques et des instances qui gèrent cette discipline pour espérer entamer un redressement. C'est ce genre de synergie qui est utile au sport algérien et non cet espèce d'antagonisme qui nous donne l'impression que le MJS agit de son côté et les fédérations sportives du leur. Pour revenir au football, l'embellie ne pourra venir que de la remise en cause de la manière dont nos clubs sont gérés et de la nécessité, une fois que l'écrémage aura été accompli, de les doter des outils nécessaires à leur développement. Est-il normal que le plus grand de nos clubs de football, la JSK en l'occurrence, ne bénéficie pas de stade pour recevoir chez elle ses adversaires en Coupe d'Afrique et est forcée, pour cela, de jouer au stade olympique du 5-Juillet, situé dans la capitale? Dans une interview qu'il nous a accordée récemment, M.Hamid Haddadj, le président de la FAF, nous disait que le MJS bloquait la subvention allouée au football algérien, une subvention investie à 90% dans la prise en charge des équipes nationales. Une telle subvention n'est pas une faveur mais un droit prescrit par des dispositions légales (lois sur les associations, sur le sport et des finances 2006). Il nous importe peu de savoir quels motifs commandent le MJS à agir de la sorte. Ce qui nous intéresse, et certainement tous les sportifs du pays, ce sont la politique et les moyens que compte mettre en oeuvre cette institution de l'Etat pour relancer la machine. Les discours et les promesses ne servent à rien. Seule l'action sur le terrain compte. Au jour d'aujourd'hui, pour le seul football, il faut savoir que des équipes de l'élite ne disposent pas du minimum requis pour se préparer. Plus grave encore, les catégories de jeunes se bousculent dans des quarts de terrains pour s'adonner à un semblant d'entraînement pour un volume de travail tellement ridicule qu'il vaut mieux cacher sa consistance. Ce n'est pas le petit hectare (tout juste pour faire un terrain) que l'on a donné à des clubs de l'Algérois ou le centre érigé à Sidi Moussa qui feront la différence. Le problème est nettement plus complexe pour se suffire comme solution de telles conditions. A chacun ce qu'il veut. Du bricolage et on continuera à suivre une équipe nationale sans âme et vouée aux défaites. Du sérieux dans le travail et on pourra alors commencer à espérer voir l'issue d'un long tunnel.