Après deux mois d'une grève qui n'a, apparemment, pas l'air de s'essouffler, les travailleurs ont fait monter d'un cran leur protestation. C'est ainsi que mardi s'est tenu un sit-in au niveau de la cité psychiatrique. L'action a regroupé les cadres syndicaux et les travailleurs venus en nombre soutenir leurs camarades de l'hôpital. Dans une déclaration de l'union locale: «Aïssat Idir» la commission exécutive de la zone industrielle, après une réunion en session extraordinaire où il a été débattu de la situation dans laquelle vivent les travailleurs de l'établissement hospitalier universitaire, Fernane-Hanafi, il a été souligné le mutisme des pouvoirs publics face aux diverses tentatives initiées par les structures syndicales, comme a été dénoncé «l'immobilisme des autorités face à la situation, favorisant ainsi le pourrissement...» La déclaration de la commission exécutive locale de la zone industrielle parle de «l'abandon d'un établissement de santé publique» et «du mépris affiché par les responsables envers les travailleurs demandant leurs droits et dénonçant les abus et les... malversations». Aussi, les cadres syndicaux affirment ne ménager aucun effort pour venir en aide aux travailleurs de la cité psychiatrique, participant activement au dénouement du conflit, tout en utilisant la solidarité de l'ensemble des travailleurs pour interpeller les pouvoirs publics, les autorités locales et les élus locaux afin qu'ils se penchent sur le conflit. Outre le sit-in de mardi, qui a eu lieu sur le site de la cité psychiatrique, les syndicalistes annoncent un sit-in des cadres syndicaux et des travailleurs pour le dimanche 3 février à 10 h, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Rappelons que le conflit dure depuis déjà deux mois, et que depuis samedi dernier, seul un service minimum est assuré par le personnel paramédical et les travailleurs. Ainsi, un seul infirmier et un seul travailleur sont délégués par leurs camarades, par pavillon, la cité psychiatrique, en compte quatre, pour près de 75 malades. Au départ, donc, il s'agissait de protester contre des primes non payées depuis plusieurs mois, à ce propos, il semble que les régularisations soient en cours. Il a été aussi question du reclassement des travailleurs et, ajoutent les syndicalistes, «de la dignité des travailleurs». L'aile administrative de l'hôpital était déserte lors de notre passage et, selon les travailleurs, «cela fait trois jours que la direction est fermée!». A noter, qu'une commission d'enquête de l'APW a été mise sur pied et il est fort probable qu'elle commence son travail d'investigation à partir de mercredi prochain. En attendant, le conflit perdure, aucune solution ne semble en vue, et ce, au grand dam des malades. Rappelons que la cité Fernane-Hanafi est un établissement hospitalier spécialisé répondant aux demandes des malades de plusieurs wilayas, dont Boumerdès, Alger Bouira et ce, en sus de la wilaya de Tizi Ouzou.