Les terroristes du groupe autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI) ont mené au moins 13 attaques à l'arme chimique en Irak, selon des experts de l'ONU. Les hauts responsables de l'Equipe d'enquête des Nations Unies, l'UNITAD, ont présenté certaines de leurs conclusions aux Etats membres de l'ONU. Au cours des cinq dernières années, l'UNITAD a rassemblé des preuves de crimes commis pendant la période de juin 2014 à décembre 2017, pouvant être utilisées pour poursuivre les terroristes devant des tribunaux. Christian Ritscher, conseiller spécial et chef de l'UNITAD, a rappelé que l'utilisation d'armes chimiques est «proscrite au niveau international et pourrait constituer un crime contre l'humanité, un crime de guerre ou même contribuer à un génocide». Les enquêtes sur le développement et l'utilisation d'armes chimiques et biologiques par Daech ont commencé il y a deux ans, avec l'attaque de mars 2016 sur la ville de Taza Khormatou. Paula Silfverstolpe, cheffe d'équipe, a déclaré que les opérations de Daech représentaient l'aboutissement de près de deux décennies d'expérimentation et constituaient «le programme le plus sophistiqué mis au point par des acteurs non étatiques». La fabrication globale des armes et des munitions «relevait du soi-disant département de la défense de Daech et dénommé Comité de développement et de fabrication militaires (CMDM), qui disposait d'un budget mensuel de plus d'un million de dollars ainsi que de fonds extrabudgétaires pour l'achat de matières premières». L'UNITAD a recueilli des preuves indiquant que Daech a testé des agents chimiques sur des humains - notamment le ricin, la nicotine et le sulfate de thallium - ainsi que sur des animaux.