Alors que Moscou et la Russie ne cessent de répéter inlassablement que Daech recourt aux armes chimiques en Syrie, le Département d'Etat américain vient d'avouer que le groupe terroriste «est capable de réaliser des attaques chimiques» dans la région. Washington a estimé que Daech est en mesure de mener des attaques chimiques ou du moins possède une méthode pour le faire. Alors que Moscou et la Russie ne cessent de répéter inlassablement que Daech recourt aux armes chimiques en Syrie, le Département d'Etat américain vient d'avouer que le groupe terroriste «est capable de réaliser des attaques chimiques» dans la région. Washington a estimé que Daech est en mesure de mener des attaques chimiques ou du moins possède une méthode pour le faire. «Daech a montré qu'il pouvait tenter d'utiliser des armes chimiques», a reconnu le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby lors d'une conférence de presse à Washington. Il a également ajouté que les terroristes «avaient tenté de le faire dans le passé» et qu'ils «possédaient certainement une telle méthode». Les Etats-Unis ne peuvent toutefois pas pour le moment «confirmer» que les terroristes de Daech utilisaient des armes chimiques en Syrie, et notamment à Alep. «Pour l'instant, je ne peux rien confirmer», a expliqué le diplomate. Il a toutefois conclu que Washington «en était certainement préoccupé». Après avoir étudié neuf échantillons recueillis dans le sud-est d'Alep, les experts du ministère russe de la Défense ont confirmé que les extrémistes avaient eu recours au chlore et au phosphore blanc, selon le ministère russe de la Défense. Moscou a demandé à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac) d'envoyer ses experts à Alep, en Syrie, pour analyser des échantillons de substances toxiques utilisés par des terroristes dans la région. Mais l'organisation a répondu par la négative en raison «d'un haut danger» bien que Moscou et Damas aient promis d'assurer pleinement la sécurité de l'opération. Comme les échantillons de substances toxiques des terroristes semblent particulièrement embarrasser l'Oiac, la partie russe a décidé de régler le problème avec ses propres moyens. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré hier que Moscou examinait la possibilité de livrer lui-même les échantillons recueillis à la Haye, à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Les experts russes travaillent sur les lieux de l'attaque menée fin octobre par des extrémistes dans le sud-est d'Alep, qui a fait deux morts parmi les militaires syriens et 37 blessés parmi les civils. Finalement l'Oiac a accepté l'aide proposée par la Russie de fournir des éléments «pouvant être utiles» dans leur enquête. L'Oiac a expliqué que «ces échantillons et autres matériels pourraient être utiles dans la mission actuelle de l'Oiac de recoupement d'informations», précisant avoir «proposé» au ministère russe des Affaires étrangères, vu le conflit en cours à Alep, «de recevoir ces éléments à Damas ou à La Haye». L'organisation chargée de détruire les armes chimiques à travers le monde examine actuellement «plus de 20» allégations sur l'utilisation de telles armes en Syrie depuis août. Une mission d'enquête conjointe (JIM), chargée de déterminer la responsabilité des attaques chimiques en Syrie, a été créée en août 2015 par l'ONU et l'Oiac, basée à La Haye. Son mandat vient d'être prolongé d'un an par le Conseil de sécurité de l'ONU. R. I.