Après s'être animée quelque peu, l'animation politique partisane tend à retomber de nouveau dans le silence. Cette accalmie semble cependant utile, voire nécessaire, pour les directions des formations politiques. Ces dernières sont manifestement appelées à être plus présentes sur le terrain pendant l'été. C'est du moins ce que suggèrent les récentes activités partisanes qui ont marqué la scène nationale. C'est le cas de l'initiative du Mouvement El Bina. Après avoir tenu sa première réunion, le parti de Bengrina promet une seconde rencontre dont le format et les participants ne sont pas encore arrêtés. L'initiative de Bengrina a réuni le Front de Libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), El Karama, l'Union des forces démocratiques et sociales (Ufsd), le Rassemblement de l'espoir de l'Algérie (TAJ). Elle a eu aussi l'adhésion de l'organisation syndicale Ugta et l'Organisation des moudjahidine (ONM). Il s'agit pour Bengrina de «mettre en oeuvre un large front interne pour préserver les intérêts et la souveraineté du pays». Le patron d'El Bina vise à créer ce qu'il a considéré comme «un espace de concertation et de débat autour de la consolidation du front interne et sensibiliser autour des dangers qui guettent le pays». On sait cependant que le MSP n'est pas chaud à la démarche d'El Bina bien qu'il ait pris part à la première réunion. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a expliqué récemment à l'Expression que le contexte du pays recommande le dialogue plutôt que le format des initiatives qui regrouperaient plusieurs partis politiques. Défendant le principe du dialogue, le MSP ne voit pas cependant d'un bon oeil les initiatives partisanes. Il préfère s'adresser directement à l'institution présidentielle comme il l'avait fait récemment en demandant de rencontrer le chef de l'Etat. Ou critiquer l'action du gouvernement par la voie parlementaire. Autrement dit, le MSP maintiendra ses rencontres et échanges avec la classe politique même s'il n'est pas porteur d'une initiative. Ce n'est pas le cas du FFS qui a fait état d'une nouvelle offre politique et qu'il ne tardera pas à rendre publique. Le Front des forces socialistes a indiqué que son initiative s'adresse à toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l'Etat de droit, des libertés, de la justice sociale. Ces forces doivent être, selon le FFS, intransigeante quand il s'agit de s'opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelque prétexte que ce soit, à l'intégrité et l'unité du pays, à l'Etat et ses institutions. Le plus vieux parti de l'opposition a considéré que «plus que jamais, la principale ligne de démarcation est entre forces patriotiques et cercles antinationaux». Il s'agit pour lui, de «prémunir le pays d'un nouveau cycle d'affrontement interne sur fond d'instrumentalisation de la rue». Et sur la base de ce postulat que le FFS a conclu qu'il est «vital que la classe politique prenne ses responsabilités et se rassemble en ouvrant de vraies perspectives politiques au pays». Ces vraies perspectives «neutraliseront définitivement toute tentation de restauration d'un ordre politique qui a failli provoquer l'effondrement de l'Etat national», a affirmé le FFS. Et à ce dernier de rappeler, non sans une note de regret, l'accueil réservé à son initiative de «reconstruction du consensus national». Cette initiative n'avait pas alors reçu «un écho favorable auprès des cercles dirigeants de l'époque qui ont fait le choix irresponsable d'ignorer toute initiative susceptible de créer les conditions d'un vrai changement et de prémunir le pays contre les risques de fractures et d'implosion», a regretté le FFS. Et à ce dernier de relever que la révolte populaire de février 2019 est «la conséquence de l'obstination du pouvoir à poursuivre une voie antinationale en consacrant le règne sans partage d'une caste d'oligarques en passe de capter les richesses du pays à leur profit et au profit des intérêts extérieurs. Dans sa nouvelle offre politique, le FFS se fixe l'objectif de parvenir à un «Pacte historique pour le parachèvement du projet national». Les prochains jours et semaines seront, selon toute vraisemblance, animés autour de ces offres politiques et les réactions qu'elles susciteront.