Ces groupes sont retranchés dans des zones enclavées dans des conditions de vie très difficiles. Longtemps, la wilaya de Bouira a été réputée wilaya dangereuse. Depuis l´avènement du terrorisme, cette circonscription, hautement stratégique a vite basculé dans la terreur. Même le sinistre GIA sera créé sur les hauteurs de Lakhdaria. Pendant plus de dix années, Bouira subira de plein fouet la sauvagerie et la destruction. Comptabilisant plus de 840 assassinats et quelque 24 milliards de centimes de dégâts, la wilaya de Bouira a, depuis quelques années et plus précisément depuis 1999, vécu une nette amélioration de la situation sécuritaire. Les deux phalanges les plus connues que sont la phalange Al Houda à l´est et El Ghouraba à l´ouest ont perdu la majorité de leurs têtes. Grâce à un travail minutieux, les réseaux de soutien allaient tomber, l´un après l´autre, réduisant sensiblement la force de frappe des plus radicaux qui ont continué à prêter allégeance au Gspc. Isolés du reste de la société après le démantèlement, en série, des réseaux de soutien, ces groupes se sont retrouvés retranchés dans des zones enclavées dans des conditions de vie très difficiles. Avec la loi sur la rahma puis la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, la wilaya re-trouvera petit à petit sa quiétude. Malgré les largesses du pouvoir envers ceux qu´il considère comme des égarés, plus de 150 personnes, certains radicaux ont continué à écumer les massifs boisés de Tikjda, Djeridat, Beggas et Chréa, Lalla Oumessad, Ignzer Oumanchar, Thamalhth...Des actes isolés sont commis çà et là par les restes des deux phalanges El Houda et El Ghouraba. Le plus en vue reste l'attaque, le mois de juin dernier, d´une patrouille militaire à Ahnif dans la daïra de M´Chedallah, attentat qui a fait 7 morts. Ces deux phalanges scindées en petites seriats comptent, selon certaines informations une soixantaine d´hommes. El Ghouraba est un groupe dirigé par Abdelmalek Limam en remplacement du fils de Hacène Tayeb, abattu, était composé d´une vingtaine de terroristes. Il a connu une réduction effective de sa composante après l´élimination de plusieurs éléments dangereux tel le groupe terroriste composé de 3 personnes qui a été pris dans une embuscade tendue le 24 juin 2005 par les éléments de la Bmpj de Bouira au lieudit Haouch Remita au sud-est de la ville et qui a permis la mise hors d'état de nuire de deux éléments appartenant à El Ghouraba affiliée au Gspc. Un des terroristes abattus n´était autre que Meziane Boualem, natif du quartier de Ouled Bouchia ayant rejoint le maquis en 1994 et dont le neveu a été abattu l´année précédente. Aujourd´hui, son effectif est renforcé par des soutiens qui viennent de temps à autre de la région de Tizi Ouzou, de Boumerdès, voire même de Blida (le groupe de Baraki) selon une source crédible. L´autre phalange, El Houda, serait dirigée par Bouchenak, plusieurs fois annoncé pour mort mais vite ressuscité, compte autant d´hommes. L´ensemble des chefs de ces deux phalanges ont été abattus par les services de sécurité. Les plus en vue restent les membres de la famille Hacène Tayeb, El Harrachi et Abou Houraïra (arrêté et condamné par la justice). La force de ces éléments réside dans leur mobilité. Depuis la décision des pouvoirs publics de mettre le paquet à quelques jours de la date butoir quant aux dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les éléments du Gspc auquel sont affiliées les deux phalanges, tentent par des actes sporadiques de desserrer l´étau. Ainsi, des bombes ont récemment éclaté à Kadiria, Lakhdaria... Les militaires dans leur avancée ont, à ce jour, abattu 3 terroristes et récupéré deux autres qui se sont rendus dans la région de Tikjda. Un impressionnant dispositif de quadrillage et la présence des forces spéciales dépêchées depuis Biskra plaident pour une opération qui viendra à bout des restes du Gspc. Depuis, l´ouest de la wilaya jusqu´à l´extrême -est, des unités militaires soutenues par le génie et l´artillerie encerclent les points les plus chauds de la wilaya. Des hélicoptères d´attaque surveillent les zones. Pour les plus initiés, la force de frappe des irréductibles s´est affaiblie surtout que les populations, en 2006, ne jouent plus leur jeu. Le citoyen a repris confiance en son institution et n´aide plus les terroristes. Dépourvus du soutien logistique, ces derniers vivent une situation des plus critiques. S´agissant toujours de ces dernières poches, beaucoup pensent que ceux qui ne se sont pas rendus l´ont fait pour des raisons pécuniaires et non pour une quelconque croyance en la cause défendue, au début, par les radicaux islamistes.