Le responsable du MSP a tenu à répondre à tous ceux qui doutent de la position de son parti. Profitant de son passage à la tribune pour prononcer un discours à l'occasion de la célébration de la victoire du Hezbollah au Liban, et devant un parterre de militants de son parti présents au conclave de Boumerdès pour les travaux des journées de l'université d'été, Boubjerra Soltani est revenu sur l'actualité nationale en abordant le sujet de l'heure, à savoir la fin de délai imparti par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le n°1 du MSP et actuel président de l'Alliance gouvernementale a tenu a répondre à ceux qui doutent de la position de son mouvement par rapport au projet de réconciliation nationale. La presse a, faut-il le rappeler, a abondamment commenté la déclaration de Boudjerra Soltani au sujet de la position affichée pour le «respect des délais de six mois impartis par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Autrement dit, la non-prorogation de la durée de repentance accordée aux activistes encore armés. Une sortie jugée par les observateurs en contradiction avec la ligne politique adoptée jusque-là par le mouvement de feu Mahfoud Nahnah qui a, de tout temps, milité pour l'ouverture en direction de la tendance radicale armée sévissant dans le pays. C'est donc, un Boudjerra Soltani marqué par ce constat fait autour de lui qui a tenu à remettre les points sur les «i». «Certains doutent, aujourd'hui, de notre engagement pour la réconciliation, dit-il, alors nous leur rappelons que nous sommes avec la réconciliation dont nous sommes les initiateurs». Il révèlera à l'assistance que «son mouvement a fait justement Alliance avec le président de la République pour la concrétisation du projet politique de réconciliation nationale et qu'il a participé aux différentes échéances électorales en fonction de cet objectif». Maintenant sa proposition du respect des dates butoirs de la durée d'application de cette charte, le porte-parole officiel du MSP a expliqué que «cette position ne signifie nullement la fermeture de la porte de la réconciliation». Le président de l'Alliance présidentielle aura cette réplique sèche et claire: «Nous disons que nous ne fermons pas les portes de la réconciliation!» Il citera, à l'occasion, l'exemple de la Concorde nationale qui a vu les activistes armés profiter des avantages édictés par ses textes bien après l'expiration des délais. Revenant sur l'objet de sa présence à Boumerdès, à savoir la célébration de la victoire de la résistance du Hezbollah sur Israël, l'orateur expliquera la philosophie de l'action politique de son parti porteur de l'idéologie islamiste que «la résistance n'est pas toujours armée et ne s'exprime pas seulement par les armes et les explosifs. Mais elle prend des formes multiples et elle est au quotidien de la vie politique». Il citera, à l'occasion, le militantisme de son parti pour la lutte contre les fléaux sociaux tels que la corruption, la soumission aux puissances étrangères, Le terrorisme, les détournements des biens publics, la mauvaise gestion, l'immoralité...Pour plus de détails, le président du MSP refuse de voir son parti qualifié de parti d'opposition et de pouvoir à la fois. «Nous nous opposons à tout ce qui va de travers dans ce pays et nous dénoncerons les faits chaque fois que nous constatons des dépassements», dira-t-il. Nous ne pouvons nous taire quand nous voyons notre pays classé troisième parmi les pays où la corruption sévit le plus comme nous refusons de voir notre économie classée 80e au monde alors que nous disposons de richesses naturelles et d'une jeunesse exceptionnelle, indiquera l'orateur qui rappellera, au passage, que son prédécesseur, feu Mahfoud Nahnah, n'a pas eu les égards qu'il lui fallait malgré l'énergie qu'il a dépensée, pour servir l'Algérie à travers un rôle diplomatique informel. Il donnera, à ce sujet, l'exemple du refus qui lui a été opposé par le pouvoir à sa candidature à la magistrature suprême sous prétexte qu'il lui manquait la fameuse attestation de moudjahid. Par cette sortie, le MSP a donné l'impression d'un parti politique décidé à ne plus se laisser faire. Assisterons-nous, alors, à une nouvelle politique «offensive» en remplacement de celle adoptée jusque-là centrée autour de l'idée de la «pénétration» des institutions étatiques, à savoir «l'entrisme» chère à feu Nahnah? La victoire du mouvement de résistance armée au Liban semble avoir créé un dynamique qui a porté son influence sur l'ensemble des mouvements islamistes dans le monde arabe et musulman. Le MSP n'y échappe pas seulement, il lui faudra trouver les mécanismes adéquats pour concrétiser et surtout canaliser cette énergie.