La conférence portant sur l'«Initiative nationale pour le renforcement de la cohésion et la sécurisation de l'avenir» qui s'est déroulée le 23 août dernier, n'a pas tardé à dégager quelques divergences en matière d'approche et de conception organisationnelle quant à son fonctionnement et sa concrétisation sur le terrain. Il s'agit d'un grand débat qui vient de se lancer entre les protagonistes qui font partie de cette initiative visant la cohésion nationale et le renforcement du front interne. Ce débat est en train de prendre une tournure contradictoire et parfois antagonique entre les représentants de partis sur fond de leadership dont les conséquences risquent de retarder la concrétisation de l'initiative de renforcement de la cohésion nationale et de la consolidation du front interne. Plusieurs partis membres de ladite initiative commencent à exprimer leurs avis et opinions quant à la manière de gérer le cadre rassembleur des forces dans la perspective de renforcer la cohésion nationale. Il est question de la «mainmise» du parti El-Bina, présidé par Abdelkader Bengrina, sur l'initiative en mettant ses éléments à la tête de la direction de cette initiative, selon le président du parti de la voix du peuple, Lamine Osmani, qui est allé jusqu'à dire que ««les initiatives doivent être loin du narcissisme, et aujourd'hui nous voulons défendre et soutenir les institutions de l'Etat, et cela doit être une initiative collective et une réunion collective ouverte pour la défense des institutions de l'Etat et la souveraineté du pays», a affirmé le président du parti de la voix du peuple, Lamine Osmani. Cette réaction d'un membre de l'initiative n'est pas la première, il y avait la déclaration du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani. La déclaration du MSP était destinée d'une manière directe au président d'El-Bina, Abdelkader Bengrina en lui rappelant que «l'initiative de renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du front interne n'est pas l'apanage d'un parti. Le peuple n'a pas besoin de tuteurs ni un porte-parole», a-t-il rétorqué. Pour ainsi dire, certains partis, à l'image du FFS, MSP et le parti de la voix du peuple, ont une autre conception quant à la mise en branle de l'initiative du front interne en développant une approche qui ne se reconnaît pas dans la démarche soutenue et défendue par le président d'El-Bina, Abdelkader Bengrina en l'occurrence. Certes, l'initiative n'est pas l'oeuvre de Abdelkader Bengrina. Elles sont l'oeuvre et la proposition du président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de l'installation des membres du Conseil supérieur de la jeunesse le 20 juin 2022. À ce propos, le président de la République avait déclaré: «Nous sommes dans une situation qui nécessite de conjuguer les efforts de tous les partis et spectres pour renforcer la cohésion nationale et renforcer le front interne pour faire face aux défis régionaux difficiles et aux enjeux internationaux compliqués», a-t-il affirmé. Cette démarche a trouvé preneur au sein de la classe politique et la dynamique de la société civile. L'engouement politique qui s'est déclenché autour de l'initiative montre bien que l'ensemble des Algériens est d'accord sur la question qui concerne la cohésion nationale et la consolidation du front interne. Cette réalité est traduite comme ambition politique qui sort des calculs politiciens et partisans. C'est-à-dire une démarche émanant des entrailles de la société. Dans les recommandations qui ont sanctionné les travaux de la conférence nationale, les participants ont appelé «au renforcement du front interne, à l'adhésion autour des institutions de l'Etat et à soutenir ses positions stratégiques et au resserrement des rangs et à l'unification des positions pour défendre les intérêts suprêmes du pays». La question de l'organisation de l'initiative et la gestion de son cadre organique n'a pas été déterminée d'une manière étayée à travers les recommandations. Seulement, et selon les déclarations de certains partis membres de l'initiative, la gestion du cadre revient à l'organisation des Moudjahidine pour éviter qu'il y ait instrumentalisation ou manipulation partisanes de l'initiative qui se veut comme un front fédérateur et rassembleur et non pas un parti politique.