C'est ce samedi, 19 août, qu'aura lieu la «Conférence nationale pour l'initiative nationale pour le renforcement de la cohésion et sécurisation de l'avenir». Lancée par le Mouvement El Bina d'Abdelkader Bengrina, l'initiative est diversement appréciée par la classe politique. Chacun y va de sa lecture entre ceux qui la défendent et ceux qui la désapprouvent. Si la démarche est accompagnée par le FLN et le RND, les autres formations politiques se dirigent plutôt vers le boycott de ce rendez-vous. C'est le cas de plusieurs partis qui n'adhèrent pas à l'offre d'El- Bina. Ceux de la mouvance démocratique n'y seront pas. En plus de l'antagonisme idéologique, le FFS, le PT et le RCD ne semblent pas apprécier la démarche du parti islamiste. Et si le FFS et le RCD n'ont pas jugé nécessaire d'expliquer publiquement ce qu'ils en pensent, le PT a émis des réserves sur la gestion de l'initiative par le Mouvement El- Bina. «Tout en respectant les positions des partis et leur liberté d'entreprendre les initiatives qui correspondent à la situation politique, le Parti des travailleurs déclare ne pas pouvoir répondre positivement à l'invitation à participer à l'initiative du parti El Bina», a affirmé la formation de Louisa Hanoune dans un communiqué. Considérant que le PT «n'a à aucun moment et d'aucune manière pris part à toutes les étapes de la préparation de cette conférence et donc ignorant ses objectifs, n'a jamais discuté de cette initiative dans les instances de direction, seules habilitées à trancher en pareils cas», a expliqué le parti de gauche. Jil Jadid de Soufiane Djilali ne sera pas, lui aussi, dans l'initiative dont il dit ignorer les objectifs. Des partis pourtant d'obédience islamiste manqueront aussi à l'appel. C'est le cas, notamment du FJD et du MSP. Ce dernier avait pris part à la réunion du lancement de l'initiative avant de marquer ses distances. «Nous avons pris part à la première réunion. Mais ensuite, nous avons jugé que l'initiative ne cadrait pas avec notre approche. Cela dit, nous respectons tous les partis politiques et nous saluons toutes les initiatives», avait précisé, à L'Expression, le président du MSP. Ce dernier a affirmé se référer à son programme politique et agit selon sa culture politique. «Sans doute que nous militons pour le maintien du dialogue et de la concertation entre les parties. C'est une pratique qu'il faudra préserver», avait souligné Hasani. En attendant le jour J et quel sera le sort de cette initiative, il ne fait point de doute que le parti de Bengrina n'a pas lésiné sur les moyens financiers et sur la mobilisation de ses militants. Le parti mise pour cette rencontre sur 1300 participants issus globalement du mouvement associatif et représentations de la société. Dans ses déclarations antérieures, Bengrina a constamment souligné que l'initiative lancée par son mouvement est destinée à consolider le front interne, renforcer le rang national, prendre conscience des défis internes et mettre en garde contre les dangers extérieurs. Il a également soutenu qu'elle «n'est pas exclusive au parti mais est ouverte à tous les Algériens». Evoquant les dangers qui guettent l'Algérie, il a souligné l'impératif de renforcer le front interne «en vue de barrer la voie à toute tentative de cultiver le sectarisme politique». En tout état de cause, le mouvement de Bengrina s'apprête à apporter les dernières retouches relatives à l'évènement qui aura lieu au niveau du Centre international des conférences (CIC). Tout en caressant l'espoir de voir des acteurs politiques et associatifs adhérer à sa démarche. À deux jours du rendez-vous, les choses ne se présentent pas comme l'aurait souhaité Bengrina qui n'a pas cessé de monter au créneau pour plaider ses thèses. Le déroulement de l'évènement, le contenu de la conférence, ses décisions seront des indicateurs de son succès. Ou de son échec.