Ca vole haut! Le poulet se voit de nouveau pousser des ailes. Ses prix se sont envolés comme ceux de la dinde faisant des citoyens les dindons de la farce. En effet, les prix de la viande blanche ont connu une nouvelle flambée ces derniers jours. Le kilogramme de poulet tourne autour de 500 dinars alors que celui de la dinde, en escalope a dépassé la barre fatidique des 1 000 dinars. Il a même atteint les 1100 dinars le kilogramme. Ceux des oeufs ne sont pas en reste. Ils ont atteint des niveaux alarmants. Ils sont passés de 22 à 26 DA l'unité en seulement quelques jours. De petits dinars de plus qui viennent ajouter une couche à l'inflation qui touche ce produit depuis quelques mois. La valeur d'un plateau d'oeufs a quasiment doublé. Il coûte entre 600 et 650 DA alors que les consommateurs avaient l'habitude de l'acheter aux alentours de 350 DA. Une hausse vertigineuse qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Les aviculteurs estiment que cela pourrait durer encore plusieurs mois. Ils invoquent plusieurs facteurs afin d'expliquer ces hausses soudaines. Ils soulignent que les vagues de chaleur estivales ont causé d'importantes pertes, en perturbant la production d'oeufs et en rendant plus onéreuse l'alimentation du bétail et l'élevage avicole. Une autre explication est la réduction des importations de poulets reprochairs. Ils assurent que la production nationale ne couvre même pas la moitié des besoins du marché. L'arrêt des importations a, toujours selon eux, créé un déséquilibre, «car la production nationale ne peut satisfaire toute la forte demande sur le marché», attestent-ils. Quoi qu'il en soit, la classe moyenne ne sait plus à quel saint se vouer, car les viandes blanches et les oeufs sont leur seule source de protéines depuis bien longtemps, à cause des prix indécents de la viande rouge. C'est la douche froide. Pour ces citoyens, les raisons avancées par les aviculteurs ne tiennent pas la route. «Si ce n'est pas la grippe aviaire, c'est la chaleur», pestent les consommateurs. Ils rappellent que le gouvernement a pris certaines mesures, notamment l'exemption de la TVA sur les aliments du bétail et la volaille. Ces mesures incitatives du ministère de l'Agriculture ont permis de réduire les coûts de production pour les éleveurs de bétail et de volailles. Cela devait permettre de maintenir la stabilité des prix sur les marchés. Cependant, ces décisions n'ont été qu'une «pause». Ils ont entraîné une baisse temporaire des prix du poulet pendant quelques mois, avant que ceux-ci ne repartent à la hausse juste après le mois sacré du Ramadhan. Les prix sont demeurés élevés jusqu'à la veille du mois sacré, pour finalement revenir à des niveaux normaux, avant de connaître une nouvelle augmentation à l'approche de la fête religieuse suivante. Il semble que ces fluctuations soient cycliques, avec une flambée à chaque célébration religieuse. Les pouvoirs publics pointent du doigt les «spéculateurs» comme étant les principaux responsables de cette hausse des prix. Ils ont pris des mesures afin de protéger les consommateurs, mais ces crises récurrentes et injustifiées semblent donner en partie raison au gouvernement. La mafia de la spéculation continue à jouer avec les deniers des Algériens, malgré les efforts de l'Etat. Des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent comment des commerçants jettent à la poubelle des poissons, des fruits et des légumes au lieu de les vendre à bas prix. Cela, afin de maintenir le marché à des prix élevés. C'est ce que l'on appelle de la spéculation. Honteux! Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a annoncé, hier, de nouvelles mesures pour faire face à la flambée des prix des produits de large consommation. «Le gouvernement va limiter les marges bénéficiaires sur ces produits», a-t-il assuré. Cela sera-t-il d'abord réalisable, ensuite suffisant? Auront-ils un effet à long terme? En tout cas, il y a péril en la demeure. Il faut prendre vite des décisions fermes afin de «stopper» cette saignée...