L'Expression: Tout d'abord, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs? Hana Mansour: Je m'apelle Hana Mansour. J'ai actuellement 23 ans. J'ai commencé en 2017 en tant que mannequin. Je traînais sur Instagram. J'avais 17 ans. J'ai contacté une photographe fille, je lui ai proposé de faire un shooting. J'étais très complexée par mon vitiligo qui est survenu suite au décès de mon père, en 2009. La fille m'a dit o-k, j'ai ramené des vêtements. La fille m'a prise en photo. J'ai posté les photos. Ça m'a plus. Déjà, ça m'a donné confiance en moi. C'était une activité en soi: tu rencontres des gens, c'est amusant. J'ai fait ça avec plusieurs photographes, jusqu'à l'arrivée de la Covid qui nous a tout coupé. Pendant la pandémie de Covid, je me suis retrouvé sur les réseaux sociaux notamment instagram. Là, j'ai commencé à faire des petites vidéos. J'ai eu cette idée avec une copine à moi, une photographe aussi, qui s'apelle Yasmine Yahia Ouahmed. Je lui ai dit que je voulais être comédienne et je lui ai proposé de faire des mini capsules pour jouer dedans, en me disant que j'allais peut-être attirer l'attention d'un réalisateur. On a donc créé «Soumia et Fifi». En gros, c'est l'histoire de deux jeunes filles de quartier populaire. Elles profitent de petites choses de la vie. Dans le premier épisode, je demande à Soumia d'aller manger un créponné, elle a mis de la musique et on s'est mis à danser! Ce sont des filles qui vivent vraiment au jour le jour et profitent des petits plaisirs de la vie. On a commencé donc par ces quelques épisodes et on a constaté que ça plaisait, sauf qu'à un certain moment, on a bien senti que les moyens nous manquaient. Que ce soit, au niveau du son, de la musique etc. Cela vous a permis de vous faire connaître tout de même puisque vous avez été castée pour un feuilleton télé et vous avez joué aussi dans un long métrage. Racontez nous ça? J'ai été d'abord remarquée pour le long métrage. J'ai eu le rôle en mai dernier. C'était quatre mois ou cinq mois avant le tournage. J'ai été castée par le réalisateur Mohamed Lakhdar Tati pour son film «Comme un lézard sur un mur». On l'a tourné à Biskra et Batna. Je me suis faite remarquer effectivement grâce aux réseaux. Il cherchait une comédienne, nouvelle. Il était prêt à prendre ce risque, c'est-à-dire de prendre quelqu'un d'amateur et de le former. Il m'a appris la construction du personnage. Il était en France, on se parlait par téléphone. Il m'a complètement formée. Durant le tournage, j'ai eu la chance de tourner avec Slimane Dazi et Selim kechiouche. De très grands comédiens franco-algériens. Ils m'ont formée comme pas possible. Le premier jour de mon tournage, j'étais ultratressée. J'avais vraiment peur, j'avais en moi aucune confiance. Ils m'ont beaucoup soutenu, appris des techniques, c'est ce qui m'a aidé. J'ai appris plein de choses. En même temps, quand j'étais en préparation pur le tournage, j'ai été contactée par Yahia Mouzahem qui m'a proposé un rôle et m'a demandé de venir passer le casting. je lui ai demandé la date de tournage, il m'a dit que c'était en décembre, ors, je devais tourner dans le long métrage à partir d'octobre jusqu'à décembre. Il m'a dit que c'était peut-être possible de décaler mes scènes pour janvier et il m'a demandé de venir passer le casting quand même. Il m'a dit que si j'étais prise, on va faire ça. Je suis parti passer le casting et là, le rôle m'a plu! Et en plus, je faisais confiance à Mouzahem, du coup j'ai accepté. J'ai donc fini de tourner le long métrage, c'était dur! j'ai fini en fait le dix décembre et le 02 janvier, j'ai enchaîné avec «Edamma». Du coup, la préparation pour le rôle de Zaika je l'ai faite à distance. J'ai enchaîné quatre mois de tournage avec «Edamma». Ça m'a permis d'apprendre plein de choses. Krimo Derradji, vu qu'il a fait du théâtre, m'a appris plein de techniques... La direction d'acteur de Mouzahem est incroyable. Il sait très bien diriger les comédiens, que ce soit moi, les enfants, les gens peu expérimentés comme moi, il sait comment faire sortir de toi ce qu'il attend de toi pour la séquence. Ça ma beaucoup aidée, J'ai fait aussi pas mal de rencontres, que ce soit des comédiens connus ou pas connus. Et bien sûr Beyouna... Beyouna, c'était votre coup de coeur croit-on savoir... Sur le tournage j'étais hyperstressée par ce que je me disais que je ne savais pas jouer alors qu'elle, c'est une ancienne qui sait jouer, j'étai gênée! En fait, elle m'a mise à l'aise. Elle m'a dit de me lâcher;: «Fais-toi confiance, tu joues très bien». Du coup, je me suis lâchée, même si je trouves que je n'ai pas tout donné...le tournage s'est en tout cas très bien passé et la diffusion a eu lieu durant le mois de Ramadhan.. Cela vous a permis de vous faire plus connaître et vous a sans doute ouvert d'autres portes... Exactement! Déjà, c'était la première fois que je me regardais sur un écran. De me voir jouer en tant que comédienne, ça me gênais. Ensuite, je me suis habituée, il le fallait. J' ai gagné une communauté formidable. Le retour était magnifique. Il y avait beaucoup de positivité. Les gens m'ont envoyé plein de messages d'amour et de soutien. J'étais étonnée de voir combien cela leur a plu. Je ne m' y attendais pas. On ne s'attendait pas, ni moi ni krimo, au succès du feuilleton «Eddama». C'était une surprise! C'est la scénariste Sara Bertima et Yahia Mouzahem qui ont fait en sorte de faire naître ces personnages et nous, on a essayé de donner de notre mieux pour enrichir ces personnages et les faire vivre. Cela fait plaisir de voir que le public ait aimé le feuilleton et nos personnages. C'était beaucoup de travail. On a travaillé de notre coeur, sans prétendre au succès. Moi j'ai travaillé pour apprendre. Car c'était ma deuxième expérience en tant que comédienne. Donc je me disais que c'était une occasion en or pour apprendre. C'est comme une formation.. Aujourdhui, vous entamez une nouvelle expérience, puisque vous avez réalisé et joué en même temps dans une mini série qui passera sur le Web. Pourriez-vous nous en dire davantage? Je veux être réalisatrice et scénariste aussi. Je me suis retrouvée sur les réseaux et j'ai vu que j'avais une communauté qui me suivait, donc j'ai voulu poursuivre dans cette voie. J'ai commencé par écrire la série. Ce sera une mini série de dix épisodes soit de 40 secondes chacun. J'ai cherché une boîte de production. J'en ai trouvé une. On s'est engagé à travailler ensemble. Ce sont des jeunes, une équipe formidable. Vu que j'ai deux expériences cinéma, en plus de YouTube, je me suis dit, va y lance-toi, mais cette fois de manière professionnelle. C'est-à-dire en s'acquittant d'un vrai plan de travail, un découpage technique, je fais du repérage, vraiment un travail carré. L'histoire de cette mini série est celle de Fifi Mokhtari, une jeune fille algérienne de quartier populaire, qui ne travaille pas. C'est un peu à l'ancienne et ça fait penser aux années 2000/2010. C'est saupoudré de nostalgie et c'est juste comique en fait. Il n' y a pas de drame. Fifi est amoureuse de son voisin, Omar qui a déjà demandé sa main mais c'est compliqué entre eux. Ça évoque aussi les relations qu'on a avec nos proches, notre petit frère, notamment avec nos mamans quand elles lavent la vaisselle... Je veux montrer le quotidien de ce genre de femmes qui n'ont pas d'autres activités à l'extérieur mais qui travaillent à la maison, des images de ma grand-mère, par exemple, de ma tante... Je montre le quotidien des femmes ordinaires tout en l'embellissant un peu, avec une touche de glamour aussi. Je donne comme exemple, ma tante passionnée de cuisine, elle montait à la terrasse, avec d'autres femmes er mettaient de la musique, organisaient des mariages à la terrasse, elles préparaient les mariages... Ces capsules parlent un peu de ces ambiances-là. Comment comptez-vous combiner votre rôle de réalisatrice et celui de comédienne, devant la caméra? J'ai déjà fait ça. J'ai tourné et réalisé. J'avais une assistante-réal avec moi. J'avais fait mon découpage technique, de façon à ce que je sache, comment chaque scène que j'allais tourner allait être. Mais c'est vrai que c'est bizarre de juger son jeu parce que le cadrage, l'image, je les analyse et les juge, mais le jeu, c'est un peu difficile effectivement. Toutefois, j'avoue que je suis dans le partage et c'est mon premier projet en tant que réalisatrice. Je sollicite tout le monde pour m'aider. La mini série s'apellera «Les aventures de Fifi». Ça va être diffusé durant ce mois de septembre et en octobre, soit pendant deux mois sur Instagram. Ce sera diffusé chaque dimanche. Aujourdhui vous débutez avec la réalisation de capsules de 40 secondes. Où vous verrez- vous, plus tard dans dix ans? En vrai, J'aimerai commencer aujourd'hui, par me concentrer sur l'acting, jouer dans des films et me donner à fond. Mais comme on dit, dans le métier de cinéma, si tu veux être réalisateur, commence, ne serait-ce par la régie, ça te permet d'observer et d'apprendre. Je veux faire de la comédie parce que j'aime ça. J'aime être comédienne. Avez-vous fait une formation en ce sens? J'ai été formée, au départ, par les comédiens avec lesquels j'ai joué dans le long métrage, ensuite j'ai poussé cela dans le cadre d'une résidence avec l'agence Wojooh, une agence de casting pour comédiens. J'étais aux côtés de quelques nouveaux talents, dont Krimo Derradji par exemple de la série «Eddama» et d'autres talents issus du théâtre. On a fait une résidence ensemble. On nous a ramenés une professeure réalisatrice (elle enseigne aux cours Florent en France, Ndlr) qui nous a coachés et une prof de théâtre et nous avons fait cela pendant trois semaines. J'ai appris énormément grâce à cette formation. Actuellement, je suis coachée par une professeure de théâtre qui s'apelle Taos. Dès que j'ai des projets de films, je la contacte pour qu'elle me coache, me donne des exercices à faire pour perfectionner mon jeu. Donc, dans dix ans, je me verrai toujours comédienne, j'apprendrai le cinéma pour réaliser inchallah de grandes choses, des longs métrages par exemple. Mais pour l'instant, j'ai instagram, je possède une communauté sur les réseaux et des téléspectateurs à qui j'offre des petites capsules à regarder. Ça me permettra d'apprendre à écrire notamment, et de voir comment mon écriture sorte à l'image. Pour moi, les réseaux sociaux, c'est un moyen de partager sa passion.