Le nombre des étudiants qui n'ont pas passé leurs examens ne dépasse pas les 30.000. Alors que le spectre d'une année blanche commence d'ores et déjà à se profiler dans le milieu universitaire, la tutelle rassure les étudiants qu'il n'y a pas lieu de s'affoler. Même si quelques universités, à l'exemple de l'Usthb, n'ont pas entamé, hier, le cycle des examens de fin d'année, le ministère de l'Enseignement supérieur garde son sang-froid. Une source proche du département de Harraoubia nous a indiqué à ce propos qu'«il n'y a pas de motif pour compromettre l'avenir des étudiants». La même source indique que le ministère n'a rien à se reprocher puisqu'il a respecté tous ses engagements pour satisfaire les enseignants grévistes. Interrogé sur la non-reprise des examens au niveau de ces établissements, notre interlocuteur est resté perplexe. «Nous n'arrivons pas à comprendre la raison de ce blocage, pourtant nous avons répondu pratiquement à toutes les revendications des enseignants», dit-il. Le plus étonnant, c'est que la tutelle n'a pas coupé le contact avec le syndicat durant tout cet été pour parvenir à une issue et permettre une rentrée universitaire dans la sérénité. «Nous nous sommes mis d'accord sur la date de la reprise des examens pour absorber le retard accusé et entamer la nouvelle année universitaire», ajoute notre interlocuteur. Ce dernier explique que son département a déployé tous ses efforts pour désamorcer la crise, en vain. «Je pense qu'avec les augmentations introduites et la levée des poursuites judiciaires ainsi que les avantages offerts par rapport aux logements, la grève n'a pas lieu d'être», explique-t-il en faisant savoir que même le projet du statut particulier est fin prêt. Celui-ci sera présenté juste après l'adoption du statut de la Fonction publique par l'Assemblée nationale. Que veulent encore les enseignants? s'interroge notre source avant de dire: «A mon avis, il y a une obstination de certaines parties au niveau du syndicat du Cnes». La preuve que certains établissements comme ceux de Constantine, Sidi Bel-Abbès et Blida, ont commencé hier les examens. Selon lui, le nombre des étudiants qui n'ont pas passé leurs examens ne dépasse pas les 30.000. Jusqu´à présent, aucune mesure n'a été prise du côté de la tutelle. Celle-ci préfère attendre quelques jours et évaluer la situation avant de passer à l'action. «Au cas où les enseignants refusent de renoncer à la grève, nous allons reprendre des sanctions», affirme le même responsable. Pour lui, il n'est pas question de compromettre l'avenir des étudiants à cause d'un conflit interne au sein du Cnes dont la tutelle n'a rien à voir. Il y a lieu de rappeler que, lors de l'Assemblée générale tenue dimanche dernier, les enseignants grévistes de l'Usthb ont renouvelé leur adhésion au mouvement de grève. Ces derniers affirment que l'engagement illégal signé par leurs collègues au mois de juillet dernier, ne les engage en rien, car il n'a aucune valeur légale ou juridique. Ce n'est pas tout. Les enseignants comptent organiser, ce jeudi, un rassemblement devant le Palais du gouvernement. Le ministre de l'Enseignement supérieur, qui s'exprimera, ce mercredi, va tenter certainement de débloquer la situation.