Taskriout est l'une des communes de la daïra da Darguina. Elle est située à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Les 16.000 habitants de cette localité, considérée comme la capitale de la poésie amazighe (quatre festivals y ont été organisés), sont toujours à la recherche d'un terrain d'assiette pour la construction d'un lycée. Des dizaines de parents d'élèves n'ont effectivement d'yeux que pour cette infrastructure pour une raison essentiellement économique. En effet, pour parachever leurs études, les lycéens de Taskriout sont obligés de faire la navette entre leur lieu de résidence et la commune de Bordj-Mira, distante d'une quinzaine de kilomètres. Cette situation n'est pas du tout faite pour arranger les petites bourses des parents, sans compter le casse-tête quotidien des transports. Le problème du foncier ne se pose pourtant pas puisqu'une famille de Taskriout a même fait don d'une parcelle de terrain pour l'implantation de cet établissement. Autorités locales, ministres et sénateurs ont eu à s'enquérir de la situation notamment, pendant les campagnes servant aux élections et ont promis de faire quelque chose, en vain. De toute manière, le désengorgement du lycée de Bordj-Mira est une condition sine qua non car il est saturé, depuis déjà deux ans. Aussi, toutes les conditions s'y prêtent pour la construction de cet établissement secondaire. Alors, «on travaille pour le bien-être des citoyens ou on leur met les bâtons dans les roues?», se demande un parent d'élève de la région. C'est dire qu'il va falloir résoudre l'énigme, surtout lorsqu'on sait que toute la population du village a apporté la contribution nécessaire.