Les 100 dollars sont en vue. Les cours de l'or noir avancent à une cadence qui permet d'espérer que cette cible sera atteinte plus rapidement qu'estimée. Une question de jours probablement. Ce qui défie tous les pronostics. Les traders d'options ont déjà augmenté leurs paris sur la perspective de retrouver ce seuil clé mais de nombreux spécialistes, tout en admettant que les 100 dollars pourraient revenir sur le radar, n'en font pas leur scénario central, peut-on lire sur le site de Boursier.com, référence en matière d'actualité financière. Ce scénario avait été évoqué, il y a déjà quelques mois. Et c'est la vénérable Golden Sachs qui s'en était fait l'écho. Selon ses estimations, «le prix du baril de Brent atteindra 95 dollars, d'ici décembre prochain...», avait annoncé la banque d'investissement américaine qui avait, cependant, pronostiqué un prix du baril de Brent autour des 100 dollars en 2024. Le scénario semble vouloir s'écrire plus tôt. Les prix du pétrole progressant à grands pas. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, référence du pétrole algérien, qui avait clôturé la semaine qui s'est achevée le 15 septembre à plus de 84 dollars a achevé celle qui s'est terminée le 15 septembre sur un gain de 23 cents pour finir à 93,93 dollars après avoir frôlé les 95 dollars en séance. L'or noir a continué à grimper vendredi grâce à des indicateurs américain et chinois, a fait remarquer Edward Moya, d'Oanda. En Chine, la production industrielle et les ventes de détail sont ressorties, en août, bien au-dessus des attentes des économistes. Après être descendues, en juillet, au plus bas depuis la fin de la politique zéro Covid les ventes de détail ont ainsi rebondi, témoignant d'un redémarrage de la consommation, du premier importateur mondial d'or noir. Aux Etats-Unis, la banque centrale américaine (Fed) a indiqué que la production industrielle avait augmenté de 0,4% en août sur un mois, soit davantage que le 0,1% anticipé par les économistes. Par ailleurs, l'activité manufacturière dans la région de New York s'est nettement redressée en septembre, à 1,9 point contre -19 points en août, alors que les économistes prévoyaient une nouvelle contraction (-10 points). «Le seuil symbolique des 100 dollars est de nouveau envisagé» pour le Brent, a indiqué Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, sous l'effet des récentes prévisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui table sur un déficit de l'offre par rapport à la demande à 3,3 millions de barils par jour. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a prévenu s'attendre à un déficit d'offre par rapport à la demande mondiale plus vu depuis 2007. L'Opep a estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils. Ce qui représenterait une première depuis 16 ans. La demande mondiale augmentera de 2,25 millions de barils par jour en 2024, légèrement en dessous de la croissance prévue de 2,44 millions pour l'année 2023 selon le dernier rapport mensuel de l'Opep publié mardi dernier. Les prix du pétrole qui étaient euphoriques après cette annoncent ont toutefois «craqué» mercredi sous l'effet d'une hausse surprise des stocks américains. Les stocks commerciaux de pétrole brut avaient gonflé de 4 millions de barils la semaine dernière, soit bien davantage que les 2,5 millions attendus par les analystes, selon un consensus établi par l'agence Bloomberg, indiquait le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information de l'énergie. «Les chiffres de l'Eia (agence américaine d'information sur l'énergie) ont calmé l'enthousiasme du marché», a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group. Un faux pas. Le pétrole a en effet repris de plus sa marche en avant le lendemain. Le baril de Brent a progressé de 1,65%, alors que son équivalent américain avançait de 1,63% poussés par la résilience de l'économie américaine, premier pays consommateur au monde, dans un contexte de fort déficit de l'offre, annoncé. Un facteur qui doit propulser le baril de Brent au-dessus des 100 dollars...dans les prochaines semaines.