En effet, avec son quintette El Mizan, l'artiste Anouar Kaddour Chérif, vient de sortir un nouvel album intitulé «Harba» ou (Evasion). «Harba est bien plus qu'un simple album pour nous. C'est une exploration de sons audacieux, de mélodies captivantes et de paroles profondes qui résonneront avec vos émotions. Nous avons versé nos coeurs et nos âmes dans la création de chaque piste, en espérant qu'ils résonneront avec vous aussi profondément qu'avec nous.» confie Anouar qui se plait toujours dans ses morceaux et, notamment dans son ancien et premier album»Djawla» (sorti en janvier 2022 au label Londonien Riverboat records» à faire appel au métissage des sonorités et des cultures. Ceci avec ferveur musicale où se mêlent des gammes qui se fichent bien des frontières. Epoustouflant» peut-on lire dans le descriptif du groupe. Un profond désir de s'évader Aussi, «Harba signifie la fuite, l'exil, l'évasion en langue arabe. L'album exprime un profond désir de s'évader, de sortir de soi, de se décentrer. Les différentes compositions creusent des tunnels entre la vulnérabilité des hommes et leurs forces, leur sagesse et leurs folies. Des textes authentiques et intimes dans un arabe hybride, qui témoignent autant des tragédies actuelles que des célébrations ancestrales. Un monde d'images contradictoires qui s'incarne dans une musique éclectique, tendre et percutante» nous explique t-on. Et d'ajouter: «Nous avons mis tout notre coeur et notre ame dans la création de chaque piste, avec l'espoir qu'elles vous feront vibrer autant que nous» souligne l'artiste. Sorti ce mois de septembre, «Harba» compte neuf titres. On citera «Chaklak», «Dar Enhar», «Zaman Thani», «Harba», «Dhakira», «Salam», «Osfoura» et «Dayni»; des titres chantés en arabe darija qui dénotent de l'attachement du chanteur Anouar Kaddour Chérif à ses racines algériennes, lui l'originaire de Sétif, qui lui collentt à la peau. En somme, des morceaux qui sonnent comme une belle constellation sonore, qui briellent par leur singularité. Un profond métissage des sons À l'écoute de cet album, il se dégage des sensations de sublimations d'un exil qui se veut à la fois festif et mélancolique, mais bien assumée et loin d'être tragique. Bien au contraire! La richesse instrumentale est explosive faisant teinter des instruments bien divers qui s'entrecroisent dans un univers foisonnant et dansant, tel un ciel embelli de couleurs chatoyantes. La formation poli-rythmique est composée d'Anouar kaddour Chérif au chant, mendole et composition,Sami Grar, à la basse, composition et chant également, de Romain Luder à la guitare et composition, de Damien Converset à la clarinette et enfin de samuel Boutros, à la batterie et percussions. Psychédélique dans sa démarche, quelque peu avant-gardiste, la musique d' El Mizan est forte en densité, voire en intensité par vagues. Du chaâbi, au jazz en passant par les musiques folkloriques indiennes ou balkaniques, ce mélange musical détonnant fait la force du groupe El Mizan, nourri qu'il est par les influences culturelles diverses de chaque membre. El Mizan fait rompre ainsi les frontières et mêle l'Orient à l'Occident avec bonhomie libre, une dextérité déconcertante. Le groupe met le feu sur scène, à chaque fois, là ou il se produit. Il serait bien d'ailleurs qu'il vienne se produire un jour en Algérie! Le premier EP d'El Mizan «Nirani» sort en 2019, alors que le groupe écume et met en fièvre les scènes de Suisse romande, comme juste bien avant eux, les guerriers du désert, les Touareg de Tinariwen. Depuis, El Mizan n'en fini par d'explorer les sentiers battues de la musique, comme dans une récréation où tout est permis, tout en invitant le public à l'évasion, en toute émotion, assurément!